"Le système du tiers payant n'a jamais fonctionné à In Guezzam. Nous avons officiellement saisi les autorités compétentes pour qu'elles réagissent. En vain", se lamente le président de l'Association pour la protection du consommateur. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, fait encore l'objet de remontrances acerbes des malades de la wilaya déléguée d'In Guezzam. Sollicité à plusieurs reprises pour trouver une solution au système payant qui n'a jamais fonctionné dans cette collectivité de l'extrême Sud, le ministre est de nouveau interpellé quant à ce même problème qui n'a que trop duré. Dans une correspondance qui lui a été adressée par le président de l'association d'In Guezzam pour la protection du consommateur, Bassi Tagueda, un tableau peu reluisant a été ainsi brossé sur le calvaire et les difficultés que rencontrent au quotidien des malades de cette localité, affiliés à la Cnas. Joint par téléphone, M. Tagueda a fait part des mesures bureaucratiques auxquelles sont confrontés les assurés, notamment les malades chroniques, qui se trouvent dans l'extrême obligation de se déplacer jusqu'à Tamanrasset pour s'approvisionner en médicaments. "Le système du tiers payant n'a jamais fonctionné à In Guezzam. Nous avons officiellement saisi les autorités compétentes pour qu'elles réagissent. En vain. Toutes nos doléances ont été reléguées aux calendes grecques. Je tiens à rappeler que plus de trois correspondances ont été adressées à qui de droit sur ce problème. Malheureusement, la situation n'a pas bougé d'un iota", se lamente notre interlocuteur en évoquant la souffrance des malades qui parcourent 800 km en aller-retour pour utiliser leur carte Chifa et, du coup, bénéficier des avantages du tiers payant pour l'acquisition des médicaments prescrits pour eux ou pour leurs ayants droit. "Malgré les instructions portant amélioration du service public et rapprochement de l'administration du citoyen, les malades souffrent toujours le martyre à In Guezzam", s'indigne M. Tagueda avant d'égrener un chapelet noir des écueils multiformes auxquels font face les malades qui réclament une antenne locale de la Cnas en mesure de soulager leurs souffrances, ne serait-ce que pour l'activation ou la réactivation de la carte Chifa qui, pour nombre d'entre eux, ne sert pratiquement à rien. À l'agence Cnas de Tamanrasset, on a appris qu'In Guezzam ne compte qu'une seule pharmacie conventionnée et que des mesures coercitives ont été prises à son encontre. Le président de l'Association pour la protection du consommateur a démenti ces allégations en précisant que parmi les deux pharmaciens exerçant dans cette collectivité déshéritée, aucun n'est conventionné avec la Cnas. L'un a fait des démarches depuis plus d'un mois pour avoir accès au système du tiers payant. Apparemment, son dossier est en attente du précieux aval des instances compétentes à Alger, selon Bassi Tagueda. RABAH KARECHE