Une cinquantaine d'exposants, venus pratiquement de la région des Ouadhias, Ath Bouadou, Boghni et d'autres communes voisines, ont pris part à l'événement. L'APC d'Ath Bouadou (daïra des Ouadhias, 25 km au sud de Tizi Ouzou), en collaboration avec la subdivision agricole et en partenariat avec l'APW de Tizi Ouzou, a organisé la première foire agricole et en même temps la première édition de la figue durant ces deux jours de week-end. En effet, les différentes activités ont été abritées par l'école primaire Arab-Messaoud d'Ath Djemaâ, chef-lieu communal. Pour la première journée, la grande foule a eu droit à des expositions de produits agricoles de montagne, des produits du terroir et des objets artisanaux. Pas moins d'une cinquantaine d'exposants, venus pratiquement de la région des Ouadhias, d'Ath Bouadou, de Boghni et d'autres communes voisines, ont pris part à l'événement. Après le dépôt de gerbes de fleurs et une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale devant la stèle située à proximité du siège de l'APC, le P/APC, Mouloud Mouloudj, a déclaré ouverte cette foire qui devra rompre avec la monotonie qui règne dans ce chef-lieu communal. "Tout d'abord, c'est l'APC qui a pris cette initiative, parce que nous savons que nos agriculteurs ont besoin d'accompagnement. Par ailleurs, je dirais que nos produits du terroir doivent être protégés ainsi que les objets traditionnels artisanaux. En tout cas, c'est une occasion pour mettre en contact tous ces artisans et ces agriculteurs, notamment les femmes rurales, avec les dispositifs mis en place par l'Etat, à savoir la Cnac, l'Angem et l'Ansej, afin de les aider à développer leurs innombrables activités. J'espère que ce n'est ni la première ni la dernière expérience, parce que nous avons des perspectives d'avenir par rapport au développement rural", dira le P/APC. "Cet événement coïncide avec une bataille historique qui a eu lieu dans notre village le 30 septembre 1856 contre l'occupant français. On demanda de déposer les armes mais nos vaillants combattants n'abdiquèrent pas jusqu'au 13 juillet 1857, c'est-à-dire une année après", racontera un membre du comité d'organisation. Aussi, les visiteurs venus en grand nombre ont non seulement acheté quelques produits mais ont eu aussi droit à une dégustation sur place. Il y avait entre autres des apiculteurs, de petits maraîchers, des éleveurs, des oléiculteurs, des couturières, des tisseuses, des tapissières et des fabricants de fromage. Certaines ménagères ont exposé des mets et des gâteaux traditionnels. On a relevé, en outre, des expositions diverses de charrue traditionnelle, métier à tisser d'autrefois et d'extracteur de miel des temps anciens. Dans l'après-midi, le public a eu droit à une conférence sur la brucellose, animée par les vétérinaires de la subdivision agricole. Pour la journée d'hier samedi, c'est une projection sur l'environnement qui a été programmée, en plus d'une autre conférence sur le développement rural présentée par les services des forêts, d'autant plus que cette contrée est située dans une zone montagneuse à proximité du Parc national du Djurdjura. Par ailleurs, les organisateurs ont invité trois auteurs (Abderrahmane Yefsah, Mustapha Hadj Ali et le jeune poète Djamel Messaoudène) pour une vente-dédicace. Leur stand a été pris d'assaut par de nombreux lecteurs assoiffés de lecture dans ce village niché au fin fond du Djurdjura. Pour les organisateurs, "l'objectif de cette foire agricole est de créer une association susceptible de protéger ce patrimoine et d'organiser d'autres rendez-vous similaires avec le soutien des organismes de l'Etat". En marge de cette première foire jugée tout de même satisfaisante, l'un des organisateurs déclarera : "Nous sommes en train d'établir un inventaire de tous nos produits du terroir et de trouver les voies et moyens de les développer, de les améliorer et de les valoriser dans les années à venir." O. Ghilès