L'emploi est un grand défi pour l'Algérie, l'amélioration du taux d'employabilité dans l'ensemble du pays fait partie des priorités établies par les gouvernements successifs. Sur le papier, des politiques nationales ont été élaborées et des programmes opérationnels ont été mis en œuvre pour résorber le chômage. Seulement, les résultats sont loin des objectifs fixés par l'Etat. Mais quelle en est la cause ? Il y a toujours un chaînon manquant entre la formation et l'emploi, une équation à deux volets que les chargés de la réforme du marché de l'emploi doivent résoudre. L'Union européenne s'est engagée à y contribuer en y apportant de l'expertise et de l'argent. Elle soutient le programme "d'appui à l'adéquation formation-emploi et qualification (Afeq)". Dans un document qu'elle a établi, l'UE explique que l'Afeq a comme objectif d'assurer une "meilleure adéquation" entre la formation et l'emploi par une "plus grande implication" des entreprises et des secteurs économiques dans la formation et l'insertion des jeunes. Dans ce cadre, trois objectifs particuliers ont été identifiés, y est-il mentionné. Il s'agit d'adapter "les qualifications aux exigences des offres d'emploi" exprimées par les secteurs prioritaires, d'assurer "l'adéquation structurelle" entre la formation et l'emploi par le "positionnement" de l'entreprise et des secteurs économiques au cœur du système de la formation professionnelle et de l'apprentissage, de créer des passerelles structurelles entre la formation et l'emploi par le "rapprochement" entre l'entreprise et le système de formation universitaire. Cette exigence est encore "plus cruciale" eu égard à la variété des parties prenantes et des secteurs concernés. C'est à cet effet que le programme Afeq s'attache à réaliser les activités "en conformité avec les problématiques territoriales (wilaya), en demeurant aligné sur les politiques nationales, et à renforcer la coordination intersectorielle", peut-on lire dans ce document. Il s'agit notamment, à partir du modèle économique national, d'amorcer une "approche systémique et locale" en vue d'élaborer et de mettre en œuvre des dispositifs de coordination en faveur de l'emploi qui s'inscrivent dans la durée. Il est à rappeler que l'Union européenne a consacré plus de 45 millions d'euros pour appuyer la stratégie nationale pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage en Algérie, adoptée depuis l'année 2008. Ce partenariat porte en fait sur trois programmes. Le premier concerne le projet d'appui au secteur de l'emploi en Algérie (Pasea), lancé en juin 2012. Le deuxième projet est relatif à un programme d'appui au développement et à la mise en œuvre des politiques nationales de la jeunesse et de l'employabilité des jeunes en Algérie (programme jeunesse-emploi, Paje). Il a déjà démarré. Le troisième programme est en cours de réalisation. Il concerne l'adéquation emploi-formation et qualification (Afeq). Il est doté d'un budget de 11 millions d'euros, supportés à hauteur de 10 millions d'euros par l'UE et d'un million d'euros par l'Algérie. Ses promoteurs feront en sorte qu'il y ait un rapprochement entre les structures de formation et celles qui créent de l'emploi. Youcef Salami