Reporters sans frontières (RSF) et plusieurs autres organisations de défense de droits de l'homme insistent sur une "enquête internationale crédible et indépendante" dans l'affaire de l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a mis en garde hier contre "tout compromis" avec l'Arabie Saoudite au sujet du meurtre de Jamal Khashoggi, car il reviendrait à donner "une autorisation à tuer" à un royaume qui kidnappe et tue des journalistes. Rawya Rageh, responsable d'Amnesty International pour la région Mena a appelé, elle aussi, à mener une enquête impartiale et indépendante de la part du gouvernement des Etats-Unis pour découvrir ce qui s'était passé et pour que justice soit rendue à Khashoggi. La même source émet des doutes quant à l'impartialité d'une enquête saoudienne dans cette affaire. Interpellant Donald Trump, l'ONG Freedom House écrit dans son communiqué : "Nous exhortons votre administration à prendre une position beaucoup plus ferme sur la disparition du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi. De plus en plus de preuves indiquent qu'il a été torturé et assassiné — et que la dissimulation qui a suivi a eu lieu sous la direction de dirigeants saoudiens. Nous vous exhortons à réagir fermement et rapidement en appelant à une enquête internationale crédible et indépendante et en prononçant des sanctions américaines à l'encontre des responsables de la mort de Khashoggi". De son côté, Human Rights Watch a estimé que "la Turquie devrait demander d'urgence au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, d'ouvrir une enquête des Nations unies sur l'éventuelle exécution extrajudiciaire du journaliste saoudien Jamal Khashoggi", car selon cette ONG, seules les Nations Unies jouissent de la crédibilité et de l'indépendance nécessaires pour dénoncer les auteurs de la disparition forcée de Khashoggi et pour les obliger à rendre des comptes. L'ONU, par la voix de son Secrétaire général, Antonio Guterres, a souligné, elle aussi, la nécessité d'une enquête rapide, approfondie et transparente sur les circonstances du décès de Jamal Khashoggi, et que ceux qui en sont responsables rendent pleinement compte de leurs actes. Enfin, l'association turco-arabe des médias (TAM), dont Jamal Khashoggi en faisait partie, a réclamé, hier, la condamnation des vrais responsables de cet assassinat, en plus des 18 personnes dont Riyad a annoncé l'arrestation. Merzak Tigrine