Le FLN a franchi, hier, un nouveau pas vers le remplacement de Saïd Bouhadja à la tête de l'APN. Il a désigné le chef de son groupe parlementaire, Mouadh Bouchareb, 47 ans, comme candidat au poste de président de la Chambre basse du Parlement. L'homme a déjà reçu le soutien des "partis de la majorité présidentielle". Après plusieurs jours de suspense, la direction du FLN a finalement fait le choix du "renouvellement" pour remplacer Saïd Bouhadja à la présidence de l'Assemblée nationale. "C'est un fils de moudjahid", a tenu à prêcher Mouadh Bouchareb, en personne, hier après-midi, lors d'une rencontre tenue au siège du parti autour d'un Djamel Ould Abbes euphorique, lui, pour avoir chassé "un moudjahid". "Vous avez montré, à travers votre comportement, votre amour pour le pays et pour Abdelaziz Bouteflika", s'est enorgueilli le secrétaire général du FLN, qui s'adressait à quelques dizaines de députés de son parti. Il a refusé de qualifier ce qui s'est passé de crise. "C'était un accident de parcours", a-t-il minimisé. Pour rappeler aux militants de sa formation et, sans doute, à l'opinion publique que le choix porté sur le député de Sétif n'émane pas de lui, Djamel Ould Abbes a tenu à préciser que c'est "le président du parti, président de la République" qui en a décidé ainsi. "Nous venons de concrétiser une des orientations du président de la République lorsqu'il nous avait demandé à Sétif (en 2012) de transmettre le flambeau à la jeunesse", a encore commenté le secrétaire général du FLN, sourire en coin. "C'est un jeune de 47 ans. C'est la troisième génération de l'indépendance. C'est la preuve qu'on veut transmettre le flambeau à la jeune génération", a indiqué Ould Abbes. "Nous allons vous transmettre le flambeau, mais nous allons vous surveiller", a-t-il encore précisé. Sans doute pour éviter de soulever une polémique sur la violation du principe de la séparation des pouvoirs, Ould Abbes évitera de mêler le nom du chef de l'Etat à ce qui s'est passé. "C'est nous, la direction du FLN", qui avons décidé de désigner Mouadh Bouchareb comme candidat du FLN, a-t-il répondu, se frappant la poitrine, à une question de Liberté. "C'est un choix basé sur des critères objectifs", a anticipé le secrétaire général du FLN en réponse à d'éventuelles questions sur les motivations du choix de l'actuel chef du groupe parlementaire du FLN. Dans sa courte intervention, l'heureux "élu" a remercié le bureau politique du FLN et "le président du parti et président de la République" qui, a-t-il dit, "m'a choisi", impliquant ainsi directement le chef de l'Etat. "Le président du FLN, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, ainsi que la direction du FLN, à sa tête son secrétaire général, m'ont honoré avec cette charge. Je vous en remercie", a-t-il ajouté, sous les applaudissements de ses camarades, ramenés pour la plupart dans des bus. Avant d'être révélé à la presse, le choix de Mouadh Bouchareb comme candidat du FLN à la présidence de l'APN a été entériné, la veille, lors de la rencontre entre les chefs des partis de la majorité. Preuve en est qu'avant même que le FLN n'annonce avoir opté pour le député de Sétif pour être candidat et sans doute futur président de l'APN, le RND, Taj et le MPA avaient annoncé, en début d'après-midi, leur appui au candidat du FLN. Dans le lot des soutiens au candidat du FLN, Ould Abbes a évoqué même des députés islamistes ! Ce qui en fait un candidat unique en l'absence de la plus grande partie des formations de l'opposition. 0Avant d'être choisi comme chef du groupe parlementaire de son parti, Mouadh Bouchareb avait déjà occupé le poste de vice-président de l'APN en 2015, avant de croiser le fer avec l'ancien secrétaire général, Amar Saâdani, qui avait même décidé de l'exclure des rangs du parti. Ali Boukhlef