L'affaire des chalets squattés, le 15 mars dernier, continue de défrayer la chronique. Les sinistrés bénéficiaires semblent prendre leur mal en patience. Les 117 chalets de Oued Besbès, destinés aux sinistrés de la commune, ont été squattés. Les indus occupants n'ont pas attendu la Sonelgaz pour procéder au branchement au réseau d'alimentation électrique. Pour dissuader les squatters, les autorités ont fait appel à la Sonelgaz lui recommandant de couper l'électricité. La réaction des citoyens qui se sont “appropriés” ces chalets ne s'est pas fait attendre, puisqu'ils ont décidé de porter plainte auprès du tribunal de Bordj Menaïel qui leur a donné gain de cause. “La justice ne s'est pas prononcée sur la légalité de leur acte, mais seulement sur le rétablissement de l'énergie, considérée comme un droit fondamental pour tout citoyen et qui ne peut, en aucun cas, être utilisée comme moyen de pression”, constate un juriste rencontré devant le siège de l'APC. Sonelgaz, qui a fait appel de la décision de justice, se trouve engagée dans un conflit embarrassant, sachant que dans quelques jours, ses services seront appelés à établir les quittances d'électricité, souvent considérées comme des certificats de résidence. Et les choses risquent de se compliquer davantage, notamment pour les autorités locales qui seront mises devant une situation inconfortable au cas où les quittances seront établies au nom des 117 citoyens occupant le site. Interrogé sur cette affaire, le président de l'APC affirme que celle-ci est du ressort de la wilaya, tout en précisant que le wali de Boumerdès a préféré utiliser des moyens pacifiques pour éviter des débordements. M. Amara souligne, toutefois, que la majorité des gens qui ont envahi le site ne remplissent aucune condition pour l'attribution de chalets. “Ils veulent déposséder les plus nécessiteux de leurs droits, ce qui est inadmissible”, ajoutera-t-il. Des jeunes, que nous avons rencontrés sur le site, avouent l'existence de célibataires parmi les occupants des chalets, cependant “la majorité des gens ont des familles à leur charge”, précisent-ils. Ce n'est pas l'avis d'autres citoyens d'un site de chalets voisin. “Cette affaire met réellement en difficulté l'autorité de l'Etat et constitue un précédent grave, car elle risque d'encourager d'autres citoyens à agir de la même façon pour se faire attribuer d'autres chalets ou logements”, lance une mère de famille, qui attend depuis plusieurs mois son affectation sur ce site. En attendant, les squatters occupent toujours les lieux, alors que les familles bénéficiaires semblent prendre leur mal en patience. M. T.