Le fédéral UGTA est allé jusqu'à menacer de changer toutes les sections syndicales pour, dit-il, "se débarrasser des bras cassés", affirmant ne pas avoir besoin de "ceux qui ne travaillent pas". Le regroupement, hier, des cadres dirigeants et syndicaux du groupe Sonelgaz, à sa tête son P-DG, Mohamed Arkab, à Oran, et au-delà des chiffres égrenés lors de la présentation de la Région de distribution de l'électricité et du gaz de l'Ouest (RDO), a surtout valu par l'intervention remarquée d'Achour Telli, le président de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG) qui n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger les travailleurs et les appeler à plus d'implication dans la vie de leur société. Auparavant, il avait rebondi sur le bilan présenté par le DG de la RDO, qualifiant les chiffres de "zéro par rapport aux investissements reçus", une remarque dirigée aussi bien aux gestionnaires qu'aux travailleurs. "Je ne suis pas d'accord, on s'est engagé avec le gouvernement pour être à la hauteur puis les résultats ne suivent pas", ajoute-t-il, en menaçant de changer toutes les sections syndicales pour se débarrasser des bras cassés, affirmant ne pas avoir besoin de ceux qui ne travaillent pas. À propos du partenaire social, il déclare qu'"on ne gère pas, mais on est obligé de mobiliser les travailleurs et de suivre les orientations de nos responsables". Achour Telli s'élèvera encore contre les chiffres des pertes et les objectifs à atteindre, estimant qu'"il faut apprendre à faire notre travail". Il souligne aussi le manque d'argent à Sonelgaz, alors que les liquidités sont ailleurs, dénonçant ceux qui ne travaillent pas, alors que des promotions sont offertes à certains tous les ans et rien pour d'autres pendant dix ans, estimant d'ailleurs que "des cadres sont lésés". Faisant un parallèle avec une visite d'une équipe du FMI qui a inspecté un centre de distribution, au début des années 90, et qui s'est rendue compte que le travail effectif d'un agent ne dépassait pas les 25 minutes par jour, il affirme que cette situation est toujours d'actualité demandant aux travailleurs ne serait-ce que d'assurer quatre heures effectives pendant la journée. Le P-DG du groupe, lors d'un point de presse tenu en marge de cette rencontre, est revenu sur l'objectif de ce rendez-vous, indiquant que le but de l'entreprise est d'améliorer la qualité de l'énergie électrique et du service public. Concernant l'avenir du groupe, Mohamed Arkab explique qu'il se base sur deux orientations : une mutation dans sa composante humaine avec 70% de jeunes sur un effectif estimé à 90 000 travailleurs et l'apport des technologies nouvelles avec la digitalisation de toutes les activités. À titre illustratif, il cite le service de relation avec les clients par le truchement de SMS ne concernant pas uniquement les factures, mais toutes les informations sur le réseau qui pourraient les intéresser. Il évoque, également, le terminal de saisie à distance qui enregistre les informations directement du compteur électrique, ce qui permet de réduire de beaucoup les erreurs. Quant à l'accueil des clients, il annonce l'ouverture d'un bureau dans les agences commerciales, exclusivement réservé à leurs accueil et orientation pour prendre en charge leurs doléances. Quant à l'augmentation des tarifs de l'électricité et du gaz, le P-DG de Sonelgaz affirme qu'elle n'est pas d'actualité. Saïd OUSSAD