L'Algérie et la France ont officiellement entamé les négociations autour des dossiers relatifs à l'époque coloniale. C'est ce qu'a annoncé, mercredi soir à Alger, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, à l'occasion de la célébration du 64e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, affirmant que ces négociations concernent quatre dossiers relatifs aux archives, à la récupération des crânes de martyrs, aux disparus, ainsi qu'aux indemnisations des victimes des essais nucléaires dans le Grand-Sud algérien. En effet, selon M. Zitouni, "quatre dossiers datant de l'époque coloniale font actuellement l'objet de négociations entre l'Algérie et la France par des commissions conjointes". En revanche, précisera le ministre, "le dossier relatif aux archives fait exception, car connaissant un certain retard en raison de l'installation d'un nouveau directeur général des archives françaises". En ce sens, il révélera que les discussions autour de ce dossier reprendront très prochainement, affirmant que "les négociations engagées par des commissions de spécialistes en charge des quatre dossiers revêtaient un caractère sensible et requéraient beaucoup de persévérance et de sérieux". Abordant la nature des archives, M. Zitouni a indiqué que "la France détient 475 km d'archives relatives à l'Algérie". Citant les déclarations de l'ancien ministre français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, le ministre en charge du secteur rappellera que, selon M. Todeschini, les archives nationales sont réparties sur plusieurs ministères en France, à l'instar des ministères de la Défense, de la Justice, des Anciens combattants et de l'Intérieur. Toutefois, M. Zitouni révélera que "l'Algérie dispose de multiples archives, dont certaines sont placées au ministère des Moudjahidine, alors que d'autres sont présentes sur le terrain, à l'instar des Lignes Challe et Morice et des mines antipersonnel implantées, outres les archives récupérées de l'étranger par la diplomatie algérienne et celles détenues par certains moudjahidine et spécialistes". À ce propos, le ministre a invité les moudjahidine et les spécialistes de l'histoire de l'Algérie à restituer ces archives au ministère ou au Centre national des archives (CNA) pour pouvoir collecter le maximum de documents qui permettraient à l'Algérie de constituer une base de données exhaustive sur la période coloniale. Concernant les crânes des martyrs, M. Zitouni a indiqué qu'"un comité composé d'instances spécialisées a été mis en place. Des experts s'étaient déplacés à deux reprises au Musée de l'Homme à Paris pour examiner les modalités et mécanismes de rapatriement de ces crânes". FARID BELGACEM