Le coordinateur de Mouwatana de Constantine, Abdelkrim Zeghilèche, comparaîtra devant le tribunal le 13 novembre prochain. Il serait poursuivi pour diffamation, insultes et atteinte à la dignité d'une personne physique. Des indiscrétions font également part d'un autre chef d'inculpation, à savoir outrage à magistrat, venu se greffer aux autres accusations lors de son audition par le magistrat instructeur. Le collectif d'avocats constitué de Me Abdelghani Badi et Me Salah Dabouz, également membres de Mouwatana, est attendu en milieu de semaine à Constantine à l'effet de se constituer officiellement pour défendre le représentant de Mouwatana dans la capitale de l'est du pays, placé sous mandat de dépôt depuis mercredi dernier par le magistrat instructeur près le tribunal correctionnel de Ziadia. C'est, du moins, ce qu'a révélé, dans un communiqué publié dans la soirée de samedi sur sa page Facebook et celle de son parti, le président de Jil Jadid et membre de l'instance dirigeante du mouvement Mouwatana, Soufiane Djilali. L'on croit savoir, d'ailleurs, que Mme Zoubida Assoul, qui se trouve actuellement à l'étranger, rejoindrait, elle aussi, le collectif de défense du coordinateur de Mouwatana à Constantine dès son retour. S'interrogeant sur une probable "terreur d'Etat ?", les rédacteurs du communiqué notent que depuis quelques jours, des arrestations de journalistes, d'artistes ou de sportifs se multiplient, et qu'à la veille du 1er Novembre, "le représentant de Mouwatana à Constantine, Abdelkrim Zeghileche, a été enlevé par la police, puis présenté au procureur et mis en prison. Malgré nos efforts, nous ne savons pas encore ce qui lui est reproché". Une réaction quelque peu tardive, justifiée dans le communiqué par la prudence qu'il sied d'accorder à ce genre de situation : "Jusqu'à présent, nous avons réagi avec prudence pour ne pas porter tort aux mis en cause. Cependant, nous informerons l'opinion publique à large échelle dès que nous serons en possession de plus amples informations sur l'accusation", est-il écrit. Exprimant leurs solidarité et soutien "à tous les journalistes, artistes et militants qui subissent cette répression d'Etat", ils estiment qu'à l'instar de "Abdou Semmar, Adlène Mellah, Saïd Chitour... les avocats militants de Mouwatana se sont constitués pour les défendre, en particulier Me Abdelghani Badi et Me Salah Dabouz, qui font de leur mieux". En ce début de semaine, ils se déplaceront à Constantine pour avoir des éléments d'information concernant les faits dont est accusé A. Zeghilèche. Pour rappel, le coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine, Abdelkrim Zeghilèche, qui gère également une radio Web, a été arrêté, dans la journée de mercredi dernier, pour être présenté devant le juge d'instruction près le tribunal correctionnel de Ziadia, qui a ordonné sa mise sous mandat de dépôt. Dans son édition de jeudi, Liberté, qui avait fait écho de cette arrestation, a révélé qu'elle intervenait à la suite d'une plainte en diffamation déposée à son encontre le 13 octobre dernier par un activiste du mouvement associatif, Mohamed Latafi, connu surtout pour ses accointances avec les cercles de l'allégeance et autres comités de soutien au président Bouteflika depuis le début des années 2000. Iness Boukhalfa