Malgré une répression systématique des autorités, le mouvement Mouwatana ne semble pas vouloir baisser les bras. Dans un communiqué rendu public hier, le mouvement promet de "ne pas déserter le terrain", même si la réalité l'oblige à "s'adapter". Le document de Mouwatana, qui raconte notamment les détails de la répression subie par ses militants lors de la tentative de manifestation samedi dernier à Béjaïa, a qualifié l'attitude des autorités de "violence d'Etat" qui s'explique par "la montée de la peur et de la panique dans le camp du pouvoir et le refus des Algériens de plus en plus exprimé contre un humiliant cinquième mandat". Revenant sur la manifestation de Béjaïa, le document signé par Zoubida Assoul révèle que l'arrestation de "l'ensemble de la délégation (25 personnes) s'est faite dans des conditions d'agressivité incompréhensible, voire d'hystérie". "Plusieurs militants ont été plaqués à terre puis menottés avec brutalité avant d'être embarqués sans ménagement dans les fourgons policiers", lit-on dans le communiqué. Comme exemple, le mouvement Mouwatana a raconté comment l'avocat Salah Dabouz, qui a été "bousculé, a fait une chute dangereuse, avec perte de connaissance". "Alors que nous attendions au commissariat une ambulance pour lui prodiguer des soins, il fut menotté et agressé verbalement", ajoute le document. Malgré la répression, le mouvement Mouwatana, qui "devra s'adapter à ces réalités répressives", "ne quittera pas le terrain et renforcera son travail de rassemblement de tous les patriotes". D'ailleurs un rassemblement a été organisé, hier, dans la capitale française. Auparavant, Mouwatana a tenté de marcher à Alger le 12 août dernier. Mais les principales figures du mouvement ont été arrêtées par la police. Soufiane Djilali, Zoubida Assoul, Salah Dabouz et les autres ont été entendus par les policiers avant d'être relâchés. Le même scénario s'est reproduit il y a quelques jours à Constantine. Pour contrecarrer la manifestation prévue par Mouwatana, les autorités locales ont improvisé une campagne de nettoyage des rues de la ville. Au courant du mois prochain, le mouvement Mouwatana va tenir ses assises, afin de se doter de structures pour muer en une organisation. Ali Boukhlef