Pour le parti d'Ali Benflis, cette lutte met aux prises les différents centres du pouvoir politique et des forces extraconstitutionnelles. Le bureau politique de Talaie El-Houriat a fait, hier, un constat assez dur de la situation politique, économique et sociale à la veille de l'élection présidentielle. Le parti relève une cacophonie au sommet de la pyramide institutionnelle et dans les arcanes obscures des centres de décision. Il dit que cette confusion s'exprime par "des dérives institutionnelles, l'instrumentalisation de la justice dans des règlements de compte et le piétinement de dispositions constitutionnelles et législatives". Elle apparaît aussi dans l'absence de solidarité entre membres du gouvernement et entre ministres et Premier ministre. Sans le mentionner clairement, la formation d'Ali Benflis fait allusion aux attaques du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, contre Ahmed Ouyahia, et la riposte de ce dernier par le truchement de son parti, le RND. "De graves accusations entre membres du gouvernement, des déclarations et décisions contradictoires sur les mêmes thématiques, des décisions hégémoniques de l'Exécutif sur le législatif, le judiciaire et toutes les institutions de l'Etat, sans que le ‘donneur d'ordres' en dernière instance soit identifié et une gestion ‘à la dérive' des affaires publiques", regrette l'encadrement du parti. Sans détours, il associe "ce remue-ménage" à une volonté d'influer sur le cours du scrutin présidentiel. "Ni l'impasse politique ni la crise économique qui gagnent en complexité ne semblent assez graves aux yeux du pouvoir politique en place, accaparé obsessionnellement par l'échéance 2019 qu'il considère comme une simple formalité pour perpétuer la situation de statu quo qui assure la pérennité du régime politique (…)", analyse le BP de Talaie El-Houriat, qui souligne que "de même, dans tous les scénarios qui s'élaborent au sommet, le peuple souverain est totalement ignoré". Pour le parti de Benflis, rien ni personne n'est en mesure, dans la conjoncture actuelle, de contrecarrer le 5e mandat, qu'il a assimilé à "un coup de force contre la volonté populaire". "Les partisans de la prétendue ‘continuité' s'affairent à préparer le coup de force planifié contre la volonté populaire pour donner un nouveau sursis à un régime politique finissant qui n'hésite pas à jouer avec le destin de tout un pays pour sauvegarder des intérêts claniques occultes", a-t-il, en outre, dénoncé. Le BP de Talaie El-Houriat affirme que le régime joue avec le destin du pays pour assurer sa propre survie. D'autant qu'il ne convient pas de défendre le principe de la continuité face à l'échec d'une gestion de 20 ans. Dans le sillage, il a condamné la répression de la marche citoyenne de Béjaïa. Par ailleurs, il a accueilli avec satisfaction la conglomération des plusieurs syndicats autonomes dans une confédération. Le bureau politique de Talaie El-Houriat a appelé toutes les entités politiques ou de la société civile, qui aspirent au changement et à la consécration de la démocratie, à former un front commun pour pouvoir constituer une force. Souhila H.