Les changements opérés au sommet et dans les structures organiques du FLN influenceront-ils les rapports entre les membres de l'alliance présidentielle ? A priori, par vraiment. "Nous enregistrons avec satisfaction que le FLN a su et pu dépasser ses difficultés organiques", a déclaré Seddik Chiheb, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND). Il ne cherche pas à commenter davantage ce qu'il considère comme une affaire qui ne concerne, au demeurant, que le FLN, ses militants et ses partisans. Le choix du parti de désigner Mouad Bouchareb aux commandes de l'instance de coordination, en attendant l'organisation d'un congrès extraordinaire, est naturellement admis par ses partenaires politiques. "Le choix porté sur Mouad Bouchareb pour présider l'APN était la solution la plus indiquée. C'est le cas aussi pour le FLN. Sa jeunesse et son passé sans casseroles plaident en sa faveur", souligne notre interlocuteur. Et si l'homme se destinait à assurer les charges de la plus haute fonction de l'Etat comme le suggère son ascension fulgurante au perchoir de l'APN et à la tête du FLN par la grâce de deux coups de force, le RND l'accompagnera-t-il dans une hypothétique marche vers le palais d'El-Mouradia ? "Nous ne sommes pas dans ce scénario", affirme-t-il, rappelant que le candidat à l'élection présidentielle soutenu par le RND est le chef de l'Etat en exercice. La même certitude est exprimée du côté du parti Taj, présidé par l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. "Taj est lié à Abdelaziz Bouteflika. Nous sommes convaincus qu'il répondra favorablement à nos appels à briguer un nouveau mandat", soutient M. Yahiaoui, chargé de la communication. "Pour le moment, nous ne soutenons aucun autre candidat à la présidentielle que le président Bouteflika", poursuit-il. Acculé à l'éventualité que le chef de l'Etat renonce volontairement au cinquième mandat, le cadre de Taj explique que dans ce cas-là, les membres des structures compétentes du parti aviseront de la conduite à suivre, en fonction des éléments qu'ils auront en main. "Toutes les options sont envisageables. Nous serons même disposés à conclure des alliances pour le bien et la stabilité du pays", précise-t-il. M. Yahiaoui n'a, néanmoins, pas voulu donner un avis tranché sur la dissolution des organes dirigeants du FLN et la propulsion de Mouad Bouchareb à son sommet. "Nous ne commentons pas la gestion interne des formations politiques. Et puis, Taj est lié au FLN, en sa qualité de parti, et non pas aux personnes", conclut-il. Un cadre du Mouvement populaire algérien (MPA) drivé par l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Amara Benyounès, estime inconvenant de s'exprimer de quelque manière qui soit dans l'actualité du FLN. "La non-ingérence dans l'administration des autres partis politiques est un principe", insiste-t-il. Sur un autre registre, il réitère la position du Mouvement en perspective de la présidentielle. "Le conseil national, seule instance habilitée à prendre une décision, ne se prononcera pas tant que les candidatures ne sont pas déclarées officiellement." D'autres sources au sein des partis alliés autour du chef de l'Etat affirment que le cinquième mandat est bel et bien acté. Sans un concours de circonstances indépendant de la volonté humaine, le président Bouteflika annoncerait officiellement sa candidature juste après la convocation du corps électoral, 90 jours avant la date du scrutin. Qu'en est-il alors de Mouad Bouchareb, mis soudainement et brutalement sous les feux des projecteurs ? "Parfois, un nom sert une période précise. Cela ne veut pas dire qu'il est présidentiable", analyse-t-on prudemment. Souhila Hammadi