Le mouvement des "gilets jaunes" en France se prépare à organiser une cinquième samedi prochain de manifestation contre la hausse des prix du carburant et la politique économique du gouvernement, qui peine à convaincre, alors qu'une réponse du président Emmanuel Macron est annoncée pour lundi, selon plusieurs sources. Placée sous le slogan "Gilets jaunes, Acte 5 : Résistance", la manifestation de samedi prochain constitue un moyen de pression supplémentaire sur le gouvernement qui, malgré sa promesse de geler les taxes sur les prix du carburant de six mois, n'a pas réussi à calmer la colère populaire des Français. La violente répression des manifestations pacifiques qui ont eu lieu à Paris et dans une majorité des provinces françaises n'ont fait que radicaliser ce mouvement qui demande carrément la démission de Macron. Les violences qui ont émaillé les manifestations de samedi constituent pour les "gilets jaunes" une preuve du refus du pouvoir en place d'écouter la détresse de millions de Français qui voient leur pourvoir d'achat se dégrader d'année en année. Parallèlement, Emmanuel Macron augmente les taxes pour les couches précaires et épargne les plus riches en gelant le projet de loi relatif à l'impôt sur la fortune (ISF). Et pour les leaders du mouvement, ce qui est qualifié de reculade du gouvernement, concernant le prix de l'essence, n'est qu'un subterfuge. C'est ce que soulignent d'ailleurs les "gilets jaunes" sur les réseaux sociaux, en affirmant que «Macron n'entend toujours pas notre message. Son objectif ? Qu'on abandonne... Notre réponse : On ne lâchera RIEN ! ». Très contesté sur son projet de réforme de l'ISF, des retraites et de la SNCF (société de transport ferroviaire), le jeune président français semble avoir creusé davantage le fossé séparant l'élite qui gouverne la France du reste du pays, ce qui menace aussi bien son règne que la stabilité du pays. "Pour la première fois, le président jupitérien, comme lui-même a théorisé la fonction, hésite et donne l'impression de ne pas savoir quoi faire», a écrit hier le quotidien espagnol El Pais. Hier matin, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a plaidé sur la radio Europe 1 pour bâtir des solutions "presque sur mesure" dans cette crise, et a appelé les entreprises à "en prendre un morceau". Mais cela ne réglera pas le problème qui dépasse de loin la simple augmentation des salaires des travailleurs qui, actuellement, sont payés au smic dans leur majorité et vivent des conditions précaires. L. M.