"Le partenariat avec le groupe Général Electric a été réalisé dans le strict respect de la loi relative aux investissements. Dans ce projet, 51% sont détenus par Sonelgaz et 49% reviennent au groupe GE. Mieux, au bout de cinq années, Sonelgaz bénéficiera d'un transfert total de technologie en matière de fabrication de turbines." Cette déclaration du P-DG du groupe Sonelgaz se veut une réponse ferme aux accusations de l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, qui a déclaré récemment que Sonelgaz n'a pas respecté la règle 51/49 en octroyant le marché de réalisation de l'usine de turbines à gaz de 8 000 mégawatts (MW) de Batna au conglomérat américain. En effet, l'ancien ministre avait accusé Sonelgaz d'avoir octroyé à General Electric ce marché sans prendre aucune part. Ce qui est contraire à la réglementation. D'où l'ire de Mohamed Arkab qui a répliqué sèchement par ce démenti. Abordant la situation qui prévaut dans le groupe, M. Arkab estime que les activités liées à la production et au transport de l'électricité et du gaz nécessitent des investissements évalués à 2 500 milliards de dinars d'ici à 2028. Le groupe doit, de ce fait, chercher l'argent nécessaire pour la concrétisation de tous les projets prévus. Avec le concours de la BNA, Sonelgaz bénéficie d'un crédit long terme de 1 600 milliards de dinars dont 1 300 milliards de dinars comme cumul, consommés dans différentes réalisations. Le groupe a obtenu 380 milliards de dinars, afin de parachever les programmes tracés d'ici à l'horizon 2020. Pour Mohamed Arkab, toute entreprise, qui projette de réaliser un investissement, doit être en mesure de dégager 30% en autofinancement et obtenir les 70% restants en financement à partir du marché financier. Cela ne peut pas être le cas de Sonelgaz qui, souligne-t-il, fait face à la lancinante problématique de la tarification de l'électricité. Les prix pratiqués actuellement par la société "ne permettent pas à l'entreprise de dégager un matelas indispensable pour un autofinancement ou de détenir une trésorerie à utiliser dans l'exploitation", indique le P-DG de Sonelgaz. "Ce niveau des tarifs ne couvre pas le coût de revient de l'électricité produite", constate-t-il. Une dette de 1 650 milliards de dinars Cependant, la société s'appuie sur l'accompagnement de l'Etat à travers ces crédits à un taux bonifié avec un différé de paiement, pour mettre en œuvre son programme d'investissements, affirme-t-il encore. Ce qui a porté "la dette actuelle de Sonelgaz à 1 650 milliards de dinars", a déclaré Mohamed Arkab lors de son passage, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Certes, ce concours bancaire sert jusque-là Sonelgaz, mais la solution la plus durable reste la révision de la tarification. Par ailleurs, le groupe tient compte de la demande, de plus en plus grandissante, en énergie en Algérie. Preuve en est, le pic de consommation de l'électricité au mois de juillet 2018 a atteint 13 676 MW, rappelle-t-il. D'où le lancement de projets visant à augmenter la production qui est passée de 6 000 MW au début des années 2000 à 19 000 MW en 2018. Mieux, M. Arkab parle d'une production nationale qui avoisinerait les 25 000 MW en 2024. Si c'est pour la production, le cap est franchi, des efforts supplémentaires doivent être, néanmoins, consentis pour le transport de cette énergie électrique. Badreddine KHRIS