La priorité du Groupe public de gaz et d'électricité Sonelgaz, est de satisfaire la demande nationale qui est toujours grandissante, a réaffirmé, son président-directeur général, Mohamed Arkab, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il a rappelé que depuis la promulgation de la loi de 2002 sur l'électricité, Sonelgaz a connu une mutation : d'une Sonelgaz verticalement intégrée vers une Sonelgaz qui dispose d'une quarantaine de filiales. Il fait savoir qu'actuellement, un chantier est en cours pour une nouvelle vision stratégique jusqu'à 2030 et une réflexion a commencé par rapport au contexte actuel. Il fait savoir que la nouvelle stratégie repose sur la dimension financière qui dicte à Sonelgaz d'optimiser, revisiter l'organisation pour une meilleure efficacité. Pour ce qui a trait à la consommation nationale d'électricité, il signale qu'à juillet 2018, celle-ci a atteint une pointe de 13.676 mégawatts, nécessitant, dit-il, des volumes d'investissement en équipements de quelque 2.500 milliards de dinars jusqu'en 2028, à raison de 300 à 400 milliards de dinars/an, à travers un plan de décaissement allant jusqu'à 2030. Au passage, il tient à préciser que la tarification actuelle de ses services ne permet actuellement pas à son entreprise de dégager des sommes lui permettant d'autofinancer ses programmes d'investissement, et donc de solliciter des crédits auprès des banques. Toujours pour ce qui concerne cette tarification, M. Arkab rappelle que 99% de la production d'électricité est obtenue à partir de gaz naturel prélevé des puits de Sonatrach, laquelle, dit-il, «n'applique pas des coûts réels». C'est la raison pour laquelle, explique-t-il, Sonelgaz n'arrive pas à disposer d'une trésorerie pour pouvoir financer en propre ses investissements. Le contexte actuel oblige Sonelgaz à contracter des crédits à long terme à des taux bonifiés assortis de différés de paiement pour la réalisation de ses investissements, a-t-il poursuivi. Par ailleurs, il rappelle que la dette actuelle s'élève à 1.650 milliards de dinars, notamment du fait de la tarification subventionnée de ces énergies. Il estime finalement que «tôt ou tard» il est impératif de revoir la question de la tarification, «en tenant compte d'une classe qu'il faut toujours préserver» et en appliquant le principe que celui qui consomme plus, «doit payer le prix réel de l'électricité». Il fait savoir que la production d'électricité qui se situait à environ 6.000 mégawatts au début des années 2000, est passée actuellement à 19.000 mégawatts, et elle devrait atteindre 25.000 mégawatts, en 2024. Désormais, a-t-il soutenu, il s'agit de concentrer les efforts sur le transport de l'électricité, notamment pour exporter cette énergie et répondre à la demande grandissante dans le sud du pays. Concernant l'exportation de l'électricité, il a évoqué l'accord signé en 2018 entre l'Algérie et deux pays voisins, Tunisie et Maroc, dans le but d'augmenter le volume d'énergie exporté.