La tarification actuelle du gaz et de l'électricité reste «une problématique» pour la Sonelgaz, soutenue par l'Etat pour ses investissements et l'amélioration de l'offre d'énergie électrique à ses abonnés, a déclaré, hier mercredi, Mohamed Arkab, PDG du groupe, qui compte une quarantaine de filiales. Il a expliqué à la Radio nationale que la stratégie de l'entreprise, à l'horizon 2028, a comme 'priorité de satisfaire la demande nationale qui est toujours grandissante''. 'Depuis la promulgation de la loi sur l'électricité, Sonelgaz a connu une mutation, avec une quarantaine de filiales, dans le métier, les services et les travaux. Nous sommes en plein chantier d'une vision stratégique, on a commencé à réfléchir, par rapport au contexte actuel, sur l'efficacité énergétique, par rapport à la vision 2030''. Pour autant, la stratégie du groupe est lestée par les problèmes de financement, estime-t-il. Selon lui, 'la stratégie de Sonelgaz repose sur un des importants volets qu'est la dimension financière, qui dicte la nécessité pour Sonelgaz de chercher l'optimisation, réviser l'organisation pour optimiser, revoir et fixer cet objectif clair et rechercher la diversification et l'efficience''. Les créances du groupe Sonelgaz sont de 58 milliards (mds) de dinars. 'Les volumes d'investissements restent importants'', a-t-il ajouté, avant de préciser que 'nous sommes à 2.500 mds de dinars pour 2030, soit entre 300 à 400 mds de DA/an''. La Sonelgaz a des crédits bancaires long terme qu'''on est en train de tracer avec la BNA. On a eu un crédit de 1.300 mds de DA cumulés sur ce crédit long terme, et on a eu un financement de 380 mds de DA pour parachever les programmes jusqu'à 2020, et il reste à trouver, à chercher ce financement jusqu'à 2028''. Quant à la tarification de la consommation de l'électricité et du gaz, le PDG de Sonelgaz a estimé qu'elle reste 'problématique''. Une tarification qui ne permet pas à Sonelgaz d'avoir un matelas nécessaire pour cet autofinancement. « Actuellement, cette tarification ne couvre pas le coût de revient de Sonelgaz », explique-t-il, relevant qu'''il faut trouver la solution, car la tarification de la production d'énergie électrique se fait à partir de 99% de gaz naturel, prélevé des gisements de Sonatrach, qui n'applique pas à Sonelgaz le prix réel du gaz, et le prix du kilowatt/heure ne couvre pas les frais de Sonatrach''. En outre, le PDG du groupe relève que 'cette tarification ne permet pas de dégager des résultats et permettre à Sonelgaz d'avoir une trésorerie pour l'exploitation. On est à peine capable de l'assurer, et pour l'investissement, on aimerait avoir 30% d'autofinancement et rechercher sur le marché les 70% restants''. En fait, 'nous nous appuyons toujours sur l'Etat, sur ce crédit long terme, à un taux bonifié, avec un différé de paiement, qui a été toujours pour Sonelgaz une solution pour réaliser ses investissements''. Cumulée, la dette actuelle de Sonelgaz est de 1.650 mds de dinars, a-t-il dit. Mais, pour les tarifs actuels de l'électricité et du gaz, il insiste qu'''on doit, tôt ou tard, revoir cette tarification, mais pas d'une manière irréfléchie. Il y a une classe que nous devons préserver, et celui qui consomme le plus doit payer le prix réel de l'électricité'', a-t-il affirmé. Par ailleurs, le groupe ambitionne, selon son PDG, de produire en 2024 près de 25.000 MW. 'De 6.000 MW en 2000, on est en 2018 à 19.000 MW'', a-t-il dit, avant de préciser que 'nous avons une réserve actuelle qui nous a permis de passer l'été 2017 et 2018 dans de bonnes conditions, soit 12% de la production nationale, et l'objectif est d'arriver à 20%''. A l'international, le groupe Sonelgaz ambitionne d'exporter le surplus d'électricité, notamment vers l'Afrique et l'Europe. En outre, il a expliqué que 'nous avons réussi à avoir un accord en 2018 avec nos voisins marocains et tunisiens pour augmenter le transit, qui ne dépassait pas les 100 MW entre les trois pays, et on a augmenté le transit au-delà des 300 MW. Nous avons aussi pu mettre en place régulièrement des quantités importantes en Tunisie et au Maroc en matière d'exportation''. 'Nous avons des lignes 400 KW qui relient les trois pays. Nous relayons la Tunisie et le Maroc par un réseau important. Nous voulons augmenter ce transit vers les deux pays, et c'est l'objectif recherché'', a indiqué M. Arkab. Pour l'alimentation en énergie électrique du Grand Sud, le PDG de Sonelgaz a expliqué que 'nous sommes sur un programme pour déployer de nouveaux moyens de production, et la demande est en hausse constante, il y a 770 MW comme demande''. Pour 2019, le groupe devrait réaliser, dans le cadre du renouvelable, 50 MW en photovoltaïque, soit 'une dizaine de centrales pour réduire la consommation du gazole, et on compte produire devant chaque centrale diesel 30% en production photovoltaïque, qui vont permettre de réduire le gazole pendant la journée et aller vers cette solution dans cette région, ainsi que pour éliminer les effets de serre et la pollution''.