Le maigre bilan de la participation algérienne aux foires et salons à l'étranger durant l'exercice 2018, marqué par la signature d'à peine 51 contrats, renseigne clairement sur le long chemin qui attend l'Algérie dans le processus de développement des exportations hors hydrocarbures (EHH). Ces quelques conventions pour l'exportation de produits algériens, paraphées par des opérateurs nationaux avec leurs partenaires étrangers, constituent en fait un indicateur de la difficile mission dans laquelle s'engage le gouvernement. Ce projet d'envergure est encore à ses premiers balbutiements. Le chemin est encore long et parsemé d'embûches. Certes, une volonté politique est affichée mais cela reste insuffisant. De prime abord, il faut changer la mentalité d'"importateur-rentier" qui caractérise l'opérateur algérien et la remplacer par une autre, portée plutôt sur l'investissement privilégiant la production qui le conduira, dans une ultime phase, à l'exportation. Pour cela, il serait utile de créer toutes les conditions nécessaires à même de promouvoir ces exportations en dehors de celles du pétrole et du gaz. D'où la tenue mardi d'une journée dédiée à ce créneau. Les participants à cette rencontre ont identifié tous les facteurs de blocage qui empêchent le bon déroulement de l'acte d'exporter dans notre pays. À partir de ce constat, ils ont esquissé ensuite les solutions qu'ils jugent idoines pour la promotion des EHH à l'avenir. Les experts et autres responsables qui ont pris part à cette journée restent convaincus que la promotion des EHH passe par une mobilisation des banques pour l'accompagnement des opérateurs économiques et une simplification des procédures administratives. L'on recommande dans ce sens, d'apporter l'assistance nécessaire aux projets d'investissement agricole et agroalimentaire dédiés à l'export, surtout pour les plateformes logistiques. Il est question également de refonte du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) par l'intégration de nouvelles rubriques éligibles au financement, dont la prise en charge des frais de transport terrestre des produits exportés notamment vers les pays limitrophes et les autres pays africains. Le taux de subvention sera de ce fait déterminé sur la base de l'étude technique des coûts de transport. Les membres des 5 panels organisés à cette occasion préconisent aussi la révision à la hausse du taux de subvention accordée pour le remboursement du transport international des produits agricoles et agroalimentaires pour le porter à 50%. Pour eux, les prérogatives des entités concernées par la promotion du commerce extérieur doivent être renforcées. La Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) est, à ce propos, appelée à assurer la couverture des risques commerciaux pour donner davantage de confiance aux opérateurs. L'autre recommandation a trait à la nécessité de cibler les marchés étrangers à forte croissance et la concrétisation des accords préférentiels avec les groupements régionaux pour augmenter la facilité d'accès aux opérateurs algériens. L'on a abordé également la mise en place de zones franches et la multiplication des aires de stockage et le dédouanement au niveau des ports et des aéroports pour une meilleure fluidité des exportations. Par ailleurs, un grand intérêt a été accordé au secteur agricole et son apport dans les EHH. Pour une contribution efficiente de l'agriculture dans le commerce extérieur, les spécialistes ont suggéré l'élaboration d'une cartographie du potentiel agricole stable à l'export, du calendrier des productions agricoles par région ainsi que la promotion des produits bio et du terroir. B. K.