En cette soirée du 31 décembre, l'heure était à la remise des prix au Théâtre national algérien, avec la consécration de la pièce "Baccalauréat" d'Azzedine Abbar, au terme de 10 jours de compétition. Après dix jours de compétition, le FNTP (Festival national du théâtre professionnel), qui s'est tenu du 22 au 31 décembre 2018 au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), s'est achevé, avant-hier soir, en sacrant la pièce Baccalauréat, du Théâtre régional de Mostaganem parmi les huit-œuvres présentées durant ce rendez-vous théâtral. D'un texte de Azzedine Abbar et d'une scénographie d'Ibrahim Oueldtata, l'œuvre aborde le système éducationnel algérien à travers un groupe de lycéens de différentes catégories sociales. Pour les autres distinctions, à savoir meilleures interprétations féminines et masculines, les heureux lauréats étaient Fissa Rouibhi Mounira pour son rôle dans la pièce Macbett du Théâtre national algérien, tandis que Mohamed Lahwes (Khawana wa sareq) a été sacré meilleur comédien de ce cru, une distinction remise d'ailleurs par Kamel Bouakaz, chaleureusement applaudi par l'assistance. L'annonce cependant, de la meilleure réalisation de ce 13e FNTP, qui est revenue à Ahmed Khoudi pour la réadaptation de la pièce Macbett d'Eugène Ionesco, l'heure n'était plus aux applaudissements mais aux longues huées du public (constitué également des troupes des autres théâtres régionaux), qui ont d'ailleurs rendu inaudible le discours du représentant du dramaturge. Pour leurs parts, Ilyes Mokrab (Juba II, Théâtre régional de Tizi-Ouzou), Benyoucef Djamel (Hanine, Théâtre régional de Mascara), Mohamed Zami (Rabie ennissa, Théâtre régional de Annaba), et Djamel Kaloune (Juba II) ont décroché, respectivement, le prix du meilleur texte, de la meilleure scénographie et, ex-aequo, celui de la meilleure création musicale. Par ailleurs, les membres du jury, Nesrine Belhadj et Mohamed Cherchel, ont émis une série de recommandations, tout en déplorant les manquements observés de la part certains théâtres. "Nous avons remarqué que certaines œuvres sont dépourvues d'imagination. Les choix esthétiques n'étaient pas clairs". Et de poursuivre : "La participation au festival n'est pas systématique, elle doit se faire quand tous les paramètres sont réunis afin d'offrir un spectacle qui se tient. Cela a fait qu'un théâtre sans identité nous a été présenté par certaines troupes cette année. Aussi, certains réalisateurs ont usé de l'humour facile, tandis que certains artistes ont pris part à la scénographie, à la réalisation et même à la comédie et ce, sans réelle maîtrise". Et à Cherchell de reprendre : "Certains théâtres ont réadapté des pièces anciennes sans justificatif. Pourtant, le règlement général du festival, stipule, à l'article 7, que toute œuvre doit être une création originale, produite douze mois avant le début du festival". Au vu de ces nombreuses recommandations, qui rendent compte finalement de la qualité de certaines pièces présentées tout au long du festival, il serait en effet judicieux de revoir le mode de sélection des troupes éligibles à la participation. Le président du jury, M. Tlilani Ahcène, dira : "Certes c'est un festival national, mais ce ne sont pas tous les théâtres qui doivent y participer. On peut faire une sélection des meilleures pièces, celles qui sont bien construites. On peut faire un festival avec dix pièces seulement !" Yasmine Azzouz