Organisée par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), la tournée du célèbre groupe de musique touareg, Tinariwen, prévue en Algérie du 3 au 7 janvier courant à l'occasion de la célébration du nouvel an amazigh, Yennayer 2969, a été annulée. La décision d'annulation aurait été prise lors du dernier passage du groupe à Tamanrasset où il devait animer un concert sur invitation de l'association culturelle "Sauver l'Imzad" qui organisait sa manifestation annuelle "Journées du Sud". Attendu à Constantine, Alger et à Oran, le groupe Tinariwen reportera sine die ses retrouvailles avec les fans de son style alliant le blues, le rock et la musique traditionnelle des Touareg. Contactée par nos soins, une source proche de ce groupe créé dans l'exil et la souffrance par ses deux leaders, Ibrahim Ag Alhabib "Abraybone" et Alhousseini ag Abdoulahi "Abdallah", a imputé cette annulation au fâcheux incident survenu à Tamanrasset où "ils étaient étrangement interdits de se produire parce que certains membres de la troupe, d'origine malienne, seraient en séjour illégal du fait qu'ils ne disposaient pas de visa d'entrée sur leurs documents de voyage". Tout en dénonçant l'attitude du comité d'organisation, notre source précise que cette interdiction a suscité la colère de la communauté targuie qui s'est indignée de la manière par laquelle était traité le groupe qui a suspendu la production de son nouvel opus en Mauritanie pour retrouver son public Algérien. Le plus grave dans l'affaire de ce groupe ayant, rappelons-le participé, au concert d'ouverture de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, où il est monté sur scène avec un drapeau algérien, est le fait de savoir que ses membres étaient auditionnés par la police comme "de vulgaires clandestins", s'indigne-t-on. Pour mémoire, Tinariwen a remporté, en 2012, le prix du meilleur album dans la catégorie "Musiques du monde" aux Grammy Awards, pour son album Tassili. RABAH KARECHE