Pour le responsable du HCA, il est temps que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur la question de la préservation du patrimoine matériel amazigh, au même titre que les vestiges des différentes autres civilisations (punique, romaine, turque, espagnole…). Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, El-Hachemi Assad, a déploré hier à Oran l'état d'abandon dans lequel se trouve le patrimoine architectural amazigh (à l'exemple du mausolée d'Imedghassen) qui, a-t-il insisté, doit être valorisé et protégé. Pour le responsable du HCA, il est temps que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur la question de la préservation du patrimoine matériel amazigh, au même titre que les vestiges des différentes autres civilisations (punique, romaine, turque, espagnole…) qui bénéficient, depuis quelques années, de l'attention des instances officielles. Au cours d'un point de presse animé en marge de la journée d'études sur le moudjahid et militant de la cause amazighe, le défunt Abdellah Hamane, organisé au forum El Djoumhouria, M. Assad a appelé à la prise en charge de ce patrimoine matériel, qui est aujourd'hui au centre d'un séminaire international organisé à Tlemcen en collaboration avec l'association nationale des architectes urbanistes. "Au-delà de l'incontournable aspect folklorique qui accompagne la célébration de Yennayer, nous avons choisi, cette année, d'organiser un peu partout sur le territoire national des rencontres culturelles et conférences scientifiques en lien avec l'amazighité", a-t-il expliqué, en rappelant l'installation, dans plusieurs wilayas, de pancartes en tifinagh sur le fronton de structures publiques. Interrogé sur le bilan du HCA en termes d'édition et de production littéraire, M. Assad a assuré que son institution n'a pas à rougir, d'autant qu'elle active dans le domaine de l'édition qui n'est pas sa vocation première. "De nombreux auteurs en langue amazighe nous ont approchés parce qu'ils n'ont pas trouvé de soutien chez les maisons d'édition", a-t-il déclaré, en indiquant que le HCA prend en charge la publication de ces œuvres à la condition qu'ils acceptent le principe de la distribution gratuite. Pour les créations de qualité, les auteurs peuvent prétendre à un profit potentiel grâce à une formule de coédition. "Nous avons établi des conventions avec trois maisons d'édition étatiques (Anep, OPU, Enag) et cinq éditeurs privés qui ont accepté de jouer le jeu", a notamment précisé M. Assad en signalant que le HCA – qui dispose de plus de 350 livres – met gracieusement à la disposition des maisons d'édition concernées des espaces de vente au Sila. Appelant les éditeurs privés à accepter de prendre des risques, le SG du HCA a, par ailleurs, rappelé qu'en 2018 son institution a réussi le difficile pari d'élaborer un dictionnaire de la langue amazighe et d'en faire éditer 5000 unités qui ont été distribuées et vendues. Au cours de la journée d'étude, plusieurs universitaires et membres du HCA ont honoré la mémoire de Abdellah Hamane, homme de lettres et de culture, disparu en septembre 2018 à l'âge de 82 ans. "Cet hommage est un devoir envers celui qui a tant donné à la cause amazighe", ont notamment indiqué M. Assad et Saad Zamouche, président de l'association culturelle Numidya. De leur côté, Mme Cherifa Bilek, Aziri Boudjemâa et Saïd Zanoune, notamment, se sont penchés sur l'œuvre de celui qui fut poète, romancier et traducteur (il a notamment traduit les Quatrains de Omar Khayyam). Pour l'une comme pour les autres, le défunt a laissé un important legs littéraire en amazigh (peut-être même en arabe, a subodoré M. Aziri) qu'il convient de mettre à la portée du grand public. S. Ould Ali