Les salariés de l'entreprise sino-algérienne Dauphin d'Or, implantée dans la zone d'activité de Bechloul (est de Bouira), ont, une nouvelle fois, protesté, hier, devant le siège de la wilaya de Bouira, afin de réclamer la réouverture de leur usine, fermée depuis plus de trois mois. Selon les protestataires, cette situation met en péril leur avenir et celui de leurs familles. "Nous sommes au chômage technique depuis plus de trois mois. Nous sommes réellement sans ressources", affirment certains manifestants rencontrés sur les lieux. L'objet de la fermeture ? Et bien, cette entreprise spécialisée dans la production de matériaux et d'équipements du bâtiment a fait l'objet de nombreuses critiques émanant de la population, ainsi que des élus de la commune de Bechloul, à cause des rejets toxiques dans l'oued Ziane et des fumées provenant de son four. Le 23 septembre dernier, le wali de Bouira a pris la décision de la fermer temporairement en attendant qu'elle se mette au diapason des règles d'hygiène et de protection de l'environnement. C'est justement la notion du "temporaire qui dure" que dénoncent ces ouvriers qui se disent victimes d'un bras de fer administratif. D'après le porte-parole de ces ouvriers, Il y a près de 300 familles qui sont victimes du blocage de l'administration qui veut à tout prix fermer cette usine. De son côté, l'administration de cette société soutient, pour la énième fois et documents à l'appui, que toutes les réserves émises par la Direction de l'environnement, ainsi que par l'Office national de l'assainissement (ONA) ont été prises en charge. Dans une correspondance adressée à la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) locale datée du 9 janvier et signée par Mme You Jing, gérante de ladite entreprise, dont Liberté a consulté le contenu, il a été établi que les réserves formulées par les services de l'urbanisme quant au plan modificatif local ont été élaguées. "Nous nous sommes conformés à la réglementation en vigueur quant aux rejets toxiques et autres demandes formulées. Je ne comprends pas pourquoi les autorités maintiennent notre fermeture ?", s'est interrogée la représentante de cette entreprise. RAMDANE B.