Mis au chômage depuis début octobre dernier, suite aux réclamations des citoyens concernant la pollution de l'oued Ziane et la nappe phréatique, l'usine algéro-chinoise «Dauphine d'or» spécialisée dans la production des produits en PVC et en aluminium à partir de matières premières, et recyclées, a été fermée par les pouvoirs publics, jusqu'à sa mise en conformité. Or, si cette fermeture a été bien accueillie par la population, surtout les familles habitant le long de la berge de l'oued, en aval de cette usine située dans la zone d'activités de la commune de Bechloul, à 30 kilomètres au sud-est de Bouira, il n'en a pas été de même pour les 300 employés de cette usine, dont des pères et des mères de familles qui se sont retrouvés du jour au lendemain mis en congé forcé par les responsables de cette usine. Aussi, après deux mois de sa fermeture, les employés ont organisé un sit-in devant le siège de la daïra de Bechloul, le 3 décembre dernier afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation en demandant la réouverture urgente de cette usine, leur unique gagne-pain. A l'époque, nous avons rapporté ici dans les mêmes colonnes que des réserves subsistaient encore notamment le retard mis dans l'installation des équipements nécessaires pour la station d'épuration des rejets toxiques, objet de beaucoup de réclamations sensées de la part des citoyens appuyés par la Direction de l'environnement de la wilaya qui a émis des réserves graves concernant ces rejets toxiques et la nécessité de réaliser une station d'épuration avec clôture et un mur de séparation avec un four et l'installation d'un laboratoire, etc. Hier, parmi les dizaines de travailleurs qui se sont déplacés vers le siège de la wilaya de Bouira pour rencontrer le wali et lui raconter leur détresse, il y en avait ceux qui ont participé à l'activation des procédures de sortie des équipements du port d'Alger. D'après certains témoignages que nous avons recueillis, toutes les réserves émises par la Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction de la wilaya, ainsi que par la Direction de l'environnement, concernant la pollution de l'oued par des rejets liquides toxiques de l'usine, ainsi que ses émanations de gaz aériens depuis la fonderie, ont été levées après l'installation de la station d'épuration qui est désormais opérationnelle, ainsi que la construction du mur de clôture, et les filtres au niveau du principal four. Cette situation est confirmée même par les responsables de cette usine mixte, qui ont envoyé une correspondance à la Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction de Bouira, dont nous détenons une copie, dans laquelle, ils rappellent que toutes les réserves émises, ont été prises en compte et réglées. Aussi, dans cette correspondance, les responsables de l'usine Dauphine d'or rappellent que «concernant le mur et la surface qui doit exister entre le four et la clôture, la séparation de 2,5 mètres, sera respectée tant sur le terrain physiquement que sur le nouveau plan d'architecture définitif. Concernant le laboratoire, permettez-nous de vous informer que faute de ce laboratoire, aucun travail ne peut se faire pour toute production d'aluminium, le manque d'espace pour réaliser cette structure nous a obligés à le construire à côté de l'atelier de fabrication aluminium». De ce fait, lit-on toujours dans cette correspondance, «le plan définitif et modificatif d'architecture, a pris en compte ce laboratoire pour la régularisation définitive des problèmes liés à la conformité de notre usine». Rassemblés à l'intérieur du siège de la wilaya dans l'espoir de voir le wali, les représentants des travailleurs de cette usine, qui tablaient beaucoup sur cette entrevue pour débloquer la situation et reprendre leur travail, n'ont finalement vu pratiquement personne, puisque, même le chef de cabinet était occupé et n'a pu les recevoir. Y. Y.