Le bras de fer entre la direction de l'environnement de Bouira et l'entreprise sino-algérienne Dauphine d'Or, implantée dans la zone d'activités de Bechloul (est de Bouira), spécialisée dans la production de matériaux et équipements du bâtiment, laquelle est fermée depuis le 23 septembre dernier pour atteinte à l'environnement, se poursuit au grand dam des 290 ouvriers qu'emploie cette société. En effet, depuis la semaine dernière, des dizaines de travailleurs manifestent devant le siège de cette entreprise afin de demander sa réouverture. Jeudi dernier, ces ouvriers ont carrément ramené leurs familles et ont organisé un énième rassemblement pour dénoncer leur chômage forcé. Selon les protestataires, cette situation met en péril leur avenir et celui de leurs familles. "Nous sommes en chômage technique depuis plus de deux mois, nous avions pris notre mal en patience, mais désormais nous sommes réellement sans ressources", affirment certains manifestants rencontrés sur les lieux. Au même moment, des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) sont venus apporter leur soutien à ces travailleurs. Selon Chaâbane Meziane, président du groupe RCD à l'APW de Bouira, les revendications de ces travailleurs sont légitimes. "Il y a près de 300 familles qui sont victimes du blocage de l'administration qui veut à tout prix fermer cette usine pour des raisons qui demeurent obscures", a-t-il dénoncé. De son côté, l'administration de cette société soutient, documents à l'appui, que toutes les réserves émises par la direction de l'environnement ainsi que l'ONA (Office national de l'assainissement) ont été prises en charge. En effet, dans un document signé par Mme You Jing, gérante de ladite entreprise, dont Liberté a pu consulter le contenu, il a été établi que les sept réserves formulées par les services de l'environnement locaux ont été élaguées. "On s'est conformé à la réglementation en vigueur en matière de rejets toxiques et des autres demandes formulées. Je ne comprends pas pourquoi les autorités maintiennent la fermeture de notre société", s'est interrogée Mme You Jing. Afin d'en savoir plus sur le sujet, nous avons tenté de joindre la directrice de l'environnement de Bouira. Mais en vain, puisque cette dernière se trouvait en déplacement, a-t-on appris auprès de son secrétariat. Cette usine a, pour rappel, fait l'objet de nombreuses critiques de la part de la population, ainsi que des élus de la commune de Bechloul, à cause des rejets toxiques dans l'oued Ziane, ainsi que pour les fumées émanant de son four. En outre, cette entreprise, qui emploie 291 personnes, a été, durant le printemps dernier, secouée par une grogne des ouvriers qui réclamaient l'amélioration de leurs conditions de travail, notamment la réévaluation de leurs salaires, l'affectation de leurs primes de rendement collective (PRC) et le manque d'équipement de sécurité. Selon la gérante, toutes ces revendications ont été également prises en charge. RAMDANE BOURAHLA