Plusieurs dizaines de citoyens de la commune de Bechloul (est de Bouira) ont organisé, hier, un sit-in devant la Sarl sino-algérienne Dauphine d'or, implantée dans la zone d'activité de cette commune pour dénoncer les atteintes à l'environnement dont se serait rendue coupable cette usine spécialisée dans la production de matériaux et équipements de bâtiment. Ainsi, ils étaient une cinquantaine de riverains à avoir répondu à l'appel de l'association socio-culturelle Assameur, pour réclamer la fermeture de ladite usine. Selon les manifestants, cette entreprise activerait dans "la plus parfaite illégalité". "Cette société bafoue toutes les règles d'une entreprise digne de ce nom. D'ailleurs, elle a été destinataire de trois mises en demeure par les services du bureau d'hygiène communal ainsi que ceux de la commission de wilaya chargée de l'environnement. Mais en vain", dira M. Bourouba Hacene, président de l'association Assameur. Pour ce dernier, les services de l'APC possèdent un dossier à charge contre cette entreprise, car selon ses dires, non seulement elle ne bénéficierait pas, selon lui, d'un permis d'exploitation, mais aussi, elle se serait rendue coupable, d'après notre interlocuteur, de déversement de déchets toxiques dans l'oued Zayane. Pire encore, selon la même source, elle aurait entamé la construction d'une fonderie d'aluminium sans l'aval des autorités concernées. "Cette entreprise, dont le siège social est à Rouiba (Alger, ndlr) n'apporte rien à notre commune en matière d'emploi, mais elle pollue notre oued lequel sert à l'irrigation des cultures maraîchères dans la région. Elle empoisonne la population", a-t-il accusé. Certains protestataires, noteront également le fait que les rejets toxiques émanant de cette usine seraient à l'origine de plusieurs maladies respiratoires. "Nos enfants sont malades à cause de la fumée qui s'échappe de la fonderie. Nous disons halte à l'impunité", ont-ils scandé. Aux alentours de 10h, une réunion a été programmée avec les responsables de cette entreprise, mais elle a été reportée à aujourd'hui, faute de présence d'un interprète. Pour rappel, le 8 avril dernier, le premier adjoint au P/APC ainsi que l'inspecteur principal du bureau d'hygiène et de salubrité publique et de l'environnement (BHSPE) de la commune de Bechloul avaient tiré la sonnette d'alarme quant aux "dépassements" de cette entreprise. En effet, le premier adjoint au maire de Bechloul, avait affirmé à Liberté qu'"à l'intérieur de l'usine, les responsables procèdent à l'incinération de déchets toxiques à l'air libre et stockent des produits chimiques sans le moindre contrôle". Interrogé à propos des mesures prises à l'encontre de cette usine, nos interlocuteurs avaient fait état de leur incapacité à agir. "Cela nous dépasse ! Comme c'est un établissement classé, il incombe au wali de le fermer ou non." Depuis, rien n'a été fait et la population craint, comme ce fut le cas à Blida, la résurgence du choléra et autres maladies à transmission hydrique. RAMDANE BOURAHLA