Les habitants de la cité Matnatalat, située à la sortie nord de la ville de Tamanrasset, ne décolèrent pas. Et pour cause, ils dénoncent l'état de déliquescence et l'insalubrité ambiante dans laquelle se trouve leur quartier qui s'engouffre davantage encore dans les abysses de la précarité. Une série de problèmes a été signalée par le représentant dudit quartier, Ramdane Chinoune, dont la dégradation du réseau routier, le manque de l'éclairage public, l'insécurité et la prolifération des décharges sauvages. Cependant, l'urgence consiste en la délocalisation du marché informel érigé à l'entrée de la cité, à même le lit d'oued qui la traverse. Selon notre interlocuteur, ce commerce, communément appelé Souk Koureich, a engendré d'énormes désagréments aux riverains, tant sur le plan environnemental que sécuritaire. Plusieurs altercations et agressions ont été enregistrées dans ce marché où l'on s'adonne au trafic de stupéfiants au vu et au su de tout le monde. L'absence d'un poste de police dans ce quartier huppé a favorisé la recrudescence de la criminalité et l'émergence de la délinquance qui s'est érigée en maître des lieux, mettant ainsi en danger la vie de dizaines de familles, particulièrement celles qui se sont opposées à ce marché informel. Outre le volet sécuritaire, les habitants déplorent également l'absence d'hygiène et l'insalubrité des lieux. Il suffit d'y effectuer une petite virée pour prendre connaissance de la gravité de la situation dans ce marché transformé en vespasiennes et chiottes à ciel ouvert par des migrants clandestins et des sans-abri qui ne se soucient guère de l'hygiène, encore moins des conditions de la santé publique. "Pour se soulager, les Subsahariens se rabattent sur la partie arrière du marché sans même se soucier des regards des passants ni encore des valeurs de cette société soi-disant conservatrice. Pour eux, la défécation en plein air est une chose normale en l'absence de toilettes en mesure de préserver leur dignité humaine", s'indignent les riverains. Ces derniers appréhendent le pire et dénoncent aussi le fait que leur cité, d'où les trains de développement sont passés sans y marquer de halte, sert de lieu de transactions douteuses à plusieurs malfaiteurs et contrebandiers. Dans un appel lancé au wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, ils réclament la réorganisation de cet espace commercial ou sa délocalisation vers un autre site plus approprié afin de se protéger de tous les maux sociaux qui meublent leur quotidien. RABAH KARÈCHE