Le Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (FGAR) se dit prêt à accompagner les projets touristiques. “Les banques sont frileuses lorsqu'il s'agit de financement de projets de nature touristique.” C'est le reproche adressé, hier, par les cadres du secteur du tourisme aux banques, lors d'une journée d'information sur les rôles et les missions du Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (FGAR). Les investisseurs, semble-t-il, peinent à lever des fonds auprès des banques pour financer leurs projets. Le nouveau cadre régissant le foncier touristique, instituant la concession, risque d'aggraver le phénomène. Pourtant d'aucuns estiment que les banques sont suffisamment liquides pour qu'elles soient moins restrictives en matière d'octroi de crédit. Si, en partie, les reproches des professionnels du tourisme sont fondés, les représentants des banques eux-mêmes le reconnaissent, les arguments des banquiers sont tout autant solides. Ils reprochent à certains investisseurs, dans des projets touristiques, “leur manque de professionnalisme”. Les dossiers bancaires, nous dit-on, “ne sont pas suffisamment matures”. Les banques algériennes disposent de ressources courtes et moyennes. Ce qui constitue un frein aux engagements à long terme, comme ceux liés au secteur du tourisme nécessitant des financements lourds et à long terme. Même la couverture du Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises est limitée. Le montant minimal de garantie par entreprise est de 4 millions de dinars et le montant maximum est de 25 millions de dinars. Le délai se situe entre 5 à 7 années. Ce que les professionnels du tourisme ainsi que les banques regrettent. Ils auraient souhaité que le montant maximum de garantie soit plus élevé et le délai plus long. Le régime de concession appliqué aujourd'hui à l'investissement touristique risque de compliquer la tâche aux banquiers et aux investisseurs. D'où la nécessité “d'une réglementation autorisant la concession comme garantie bancaire”, en remplacement du titre foncier. Les banquiers pensent que la mise en place d'instruments de garantie ou le renforcement de ceux déjà opérationnels est indispensable. Les professionnels du tourisme, pour autant, ne partagent pas complètement les préoccupations soulevées par les banquiers, notamment celles liées au professionnalisme des investisseurs. C'est que, selon eux, “les activités touristiques” sont réglementées. “Si le propriétaire d'un hôtel peut être n'importe qui, le gérant doit être qualifié”, souligne un cadre du ministère du Tourisme. Le Fonds de garantie des crédits aux petites et moyennes entreprises (FGAR) se dit prêt à accompagner les projets touristiques. Seulement, il demande à ce que des activités touristiques, susceptibles d'être accompagnées par le FGAR, soient identifiées, des informations sur le secteur soient disponibles et les potentialités du secteur soient connues. Le FGAR, en une année d'existence, a accompagné 51 projets dans des secteurs variés pour un montant de 3 milliards de dinars d'investissement. Il a garanti 2 milliards de crédits. MEZIANE RABHI