à une période cruciale de l'activité du Conseil constitutionnel, la succession de Mourad Medelci, président de l'institution depuis 2013 décédé hier matin, est un enjeu pour la concrétisation de la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, sans nullement constituer un imprévu ingérable. Les tenants du pouvoir savaient, depuis assez longtemps, que les jours de Mourad Medelci étaient comptés et qu'il fallait le remplacer par un homme, qui servirait avec autant de "loyauté" leurs intérêts. Ils avaient le temps de chercher et de trouver le profil idéal. Selon nos sources, l'installation des nouveaux membres du Conseil de la nation a été retardée à cause d'un dilemme, à savoir qui adouber au perchoir du Conseil de la nation et qui désigner à la tête du Conseil constitutionnel ? Abdelkader Bensalah et Tayeb Belaïz étaient en ballottage. Finalement, Bensalah conserve son statut de deuxième personnage de l'Etat. Il sera réélu, aujourd'hui, par ses pairs aux commandes de la Chambre haute. Il reste à connaître l'identité du futur président du Conseil constitutionnel, dans quinze jours au plus tard. Le chef de l'Etat dispose, en vertu de l'article 6 du décret présidentiel n°16-201 du 16 juillet 2016 relatif aux règles se rapportant à l'organisation du Conseil constitutionnel, que"le renouvellement ou le remplacement du président du Conseil constitutionnel s'effectue dans les quinze jours précédant l'expiration du mandat ou qui suivent la notification prévue à l'alinéa 1er de l'article 5 ci-dessus (décès, empêchement ou démission, ndlr)". Les membres de l'institution devront se réunir aujourd'hui ou demain, sous la présidence du vice-président Mohamed Habchi, pour constater la vacance de la présidence de l'instance et le notifier au premier magistrat du pays. Une simple formalité. La succession est déjà tranchée en faveur d'un homme — on chuchote les noms de Tayeb Belaïz et Tayeb Louh — qui s'échinera à lever tous les écueils réglementaires au maintien d'Abdelaziz Bouteflika au Palais d'El-Mouradia, nous dit-on. à vrai dire, la Constitution et la loi organique portant régime électoral, révisées en 2016, ont été expurgées de l'essentiel des obstacles. Désormais, le prétendant à la présidentielle n'a plus obligation de déposer en personne son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. L'article 139 de la loi organique n°16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral édicte : "La déclaration de candidature à la présidence de la République résulte du dépôt d'une demande d'enregistrement auprès du Conseil constitutionnel contre remise d'un récépissé au déclarant." Sur la liste des 19 pièces constitutives du dossier de candidature figure, néanmoins toujours, l'indispensable "certificat médical délivré à l'intéressé par des médecins assermentés". Le futur président du Conseil constitutionnel aura fatalement pour première mission d'approuver le document attestant des capacités du premier magistrat du pays à continuer à conduire les affaires de l'Etat, sans sourciller. Il lui échoira ensuite de valider quelques candidatures qui empreindront le scrutin présidentiel d'un seuil acceptable de crédibilité et de proclamer des résultats à des taux convenables. à cet exercice, feu Mourad Medelci a parfaitement réussi, en 2014. Pourquoi pas son successeur ? Souhila Hammadi