Cette annonce est, pour le moins que l'on puisse dire, étonnante et inattendue, parce qu'elle émane d'une animatrice d'un mouvement qui prône le boycott et même l'empêchement de la réélection de Bouteflika. La présidente de l'Union pour le changement et le progrès (UCP) et, néanmoins, porte-parole du mouvement Mouwatana, Mme Zoubida Assoul, ne sait plus sur quel pied danser et quelle position adopter vis-à-vis de l'élection présidentielle du 18 avril prochain. Alors qu'elle est porte-parole du mouvement Mouwatana qui appelle au boycott de la présidentielle si le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, se représentait, ce qui semble définitivement acté, elle a annoncé, hier, son soutien à Ali Ghediri, candidat à la candidature. Cette annonce est, pour le moins que l'on puisse dire, étonnante et inattendue, parce qu'elle émane d'une animatrice d'un mouvement qui prône le boycott et même l'empêchement de la réélection de Bouteflika. Restera-t-elle porte-parole de Mouwatana qui a appelé les potentiels candidats à se retirer si Bouteflika se porte candidat ? Ou autrement dit, quittera-t-elle ce mouvement qui a appelé, récemment, les Algériens à empêcher le 5e mandat pour Bouteflika ? Aucune réponse n'est possible, vu le grand écart entre les deux positions que défend simultanément la présidente de l'UCP. Dans son discours de soutien à Ali Ghediri-et ce n'est pas cette adhésion au projet de M. Ghediri qui pose problème, mais plutôt le double discours- elle a souligné qu'il est le seul qui a défendu le général Benhadid après l'arrestation de ce dernier. "Ghediri a apporté son soutien à Benhadid, alors qu'il était en fonction", a-t-elle rappelé, ajoutant que dans ses différentes sorties médiatiques, "il partage avec nous la même analyse de la situation générale du pays". Dans sa plaidoirie de soutien au général-major candidat à la candidature, Mme Assoul a estimé que défendre le principe de l'alternance au pouvoir est primordial, ce que fait, selon elle, Ali Ghediri. "Il s'est engagé à faire sortir la politique des casernes", a-t-elle également argumenté, précisant que ce discours "nous parle", car "l'UCP est un parti réaliste et pragmatique". "Le changement, tel que conçu par Ali Ghediri, doit avoir lieu et doit commencer au sein de l'armée", a dit Mme Assoul, précisant que le concerné "connaît assez bien cette institution puisqu'il était au service du personnel". "Qui mieux que quelqu'un qui connaît la composante et le fonctionnement de l'armée pour réaliser ce projet ?", s'est-elle interrogée, ajoutant que "si Ghediri arrivait à réaliser le changement au sein de l'armée, l'Algérie gagnerait un demi-siècle". Mme Assoul a souligné que c'est après des discussions avec le concerné qu'elle a décidé de lui apporter son soutien, sans pour autant, a-t-elle dit, "lui signer un chèque en blanc". Mohamed Mouloudj