Le cerveau du groupe dit Abou Al-Bara'a, originaire de Meftah, responsable du cambriolage de la banque, était condamné à 5 ans de prison pour activité terroriste. Ses acolytes sont également impliqués dans des affaires de subversion. Derrière cette affaire, se cache un noyau lié à des actes terroristes. C'est du moins ce qui ressort du point de presse animé, hier, au siège de la sûreté de wilaya par le commissaire principal Mourad Korichi, chef de la division Centre de la police judiciaire. Le cerveau de l'attaque de l'agence bancaire Badr, sise 24, chemin Ibn-Sina (Birkhadem) le 11 juin dernier, n'est autre que C. M. (37 ans), alias Abou Al Bara'a, originaire de Meftah, impliqué dans une affaire liée au terrorisme et qui a été déjà condamné à 5 ans de prison ferme. De prime abord, le conférencier indique que l'enquête diligentée quelques moments après l'attaque n'a pas permis d'avoir le moindre indice sur les malfaiteurs. Ces derniers, au nombre de 5, étaient encagoulés et portaient des gants. 2 PA, des armes blanches (couteaux) et une bombe lacrymogène ont servi à neutraliser les employés et quelques clients présents. Car — faut-il le préciser — l'attaque a eu lieu un samedi, jour de relâche, et à 15h40, soit au moment de la fermeture de la caisse. La question qui s'impose est de savoir comment une banque peut rester ouverte un samedi et à pareille heure ? Le commissaire explique que le groupe de malfaiteurs sont des professionnels avec à leur tête le cerveau Abou Al Bara'a, qui a combiné le coup des jours avant avec son cousin C. M. (34 ans), actuellement en fuite avec le magot. Sur les lieux, seules quelques attaches (des fermoirs en plastique) avec lesquelles les assaillants ont ligoté les employés et les clients étaient visibles. Autrement, tout le reste avait été emporté, y compris les cassettes d'enregistrement de la télésurveillance. Le fil téléphonique a été sectionné. Aucun témoignage à même de dresser un portrait-robot n'a pu être recueilli. Ce n'est que le 16 juin (le 5e jour) que les investigations entreprises par la DPJ ont permis d'interpeller 9 individus, auteurs, coauteurs et complices impliqués dans cette affaire, dont 6 connus par les services de police pour avoir été mêlés à des affaires de terrorisme et de subversion. Parmi les six, quatre seront élargis, dont deux sont des repentis. L'enquête a permis également de mettre en cause un employé de la banque qui a donné involontairement des informations sur le manque de sécurité caractérisé au niveau de cette agence. On apprendra à ce sujet que le jour de l'attaque, seul un agent de sécurité sans uniforme était présent, alors que son collègue était en abandon de poste. “Les informations données par l'administration de la banque au sujet de la sécurité assurée par une boîte privée ne correspondaient pas à la réalité”, affirme le commissaire principal Korichi. Les perquisitions effectuées à Meftah et à Hussein-Dey ont permis de récupérer plusieurs objets ayant servi à commettre le forfait, dont 2 armes factices (en plastique), des couteaux et 70 millions de centimes. Parallèlement, 3 véhicules (2 Renault Express et 1 Citroën Saxo) utilisés pour le transport ont été récupérés. Quant au butin, il est en possession de C. M. (repenti), cousin d'Abou Al Bara'a. Ce dernier, selon les aveux des mis en cause, avait prévu de remettre 20% du butin aux familles des terroristes abattus et incarcérés. Les mis en cause C. M. (37 ans), R. N. (24 ans), D. A. (31 ans), S. L. (28 ans) originaire de Meftah, M. M. (39 ans) impliqué dans une affaire liée au terrorisme, M. K. (34 ans) originaire de Hussein-Dey et A. D. (44 ans), alias Abou Nouh de Khemis El-Khechna, ont été présentés au parquet de Bir-Mourad-Raïs et écroués à la prison d'El-Harrach pour les chefs d'inculpation suivants : association de malfaiteurs, aide et financement aux groupes terroristes armés, vol à main armée, détention illégale d'armes à feu et armes blanches prohibées, complicité et non-dénonciation. Le commissaire principal Korichi tient à remercier particulièrement le procureur de la République de Bir-Mourad-Raïs et le magistrat instructeur pour leur grande disponibilité dans le cadre de cette enquête. Ali FARES