On dit que son mari lui a délégué certains pouvoirs, notamment la coordination entre les groupes terroristes de la zone 2. La femme de Yahia Abou Haïtem, alias Saddaoui Abdel Hamid Sadaoui ex-“émir” de la zone 2, a été condamnée hier à perpétuité par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès pour “adhésion à un groupe terroriste”. G. Rabéa, âgée de 27 ans, originaire de Aïn El-Hamra relevant de Bordj Menaïel, se trouvait dans le maquis lorsque son mari fut tué par les services de sécurité en novembre 2007 à Tizi Ouzou. Elle est l'une des rares femmes à avoir pris le maquis et surtout à côtoyer les chefs terroristes de l'ex-GSPC. On dit que son mari lui a délégué certains pouvoirs, notamment la coordination entre les groupes terroristes de la zone 2. Sa jeune sœur Nadia, elle aussi, était mariée à un autre “émir” de katibat El-Ansar en l'occurrence Hamzaoui Abdel Hamid alias Abou Tourab, tué en octobre 2007 par l'ANP. Les deux jeunes femmes sont les propres filles de l'ancien “émir” de seria El-Merikh G. Khaled tué lui aussi en mars 2007 dans la wilaya de Boumerdès. C'est la première fois qu'une femme terroriste est condamnée par contumace à perpétuité par un tribunal algérien pour des activités terroristes. Par ailleurs, le tribunal a traité avant-hier une autre affaire de terrorisme impliquant six personnes dont deux fils du kamikaze Rabah Bechla, qui a exécuté l'attentat de Hydra contre le siège de l'ONU où plus de 40 personnes ont trouvé la mort. Les deux fils du kamikaze B. Y. et B. M. ont été condamnés à 7 ans de réclusion alors que A. O. et A. A. ont été condamnés à cinq ans de prison ferme. Quant à B. A., il été acquitté par le tribunal alors que le sixième B. Abdelkader, en fuite, a été condamné à perpétuité. Le procureur avait requis contre les six accusés 15 ans de prison ferme pour les chefs d'accusation “adhésion à un groupe terroriste et réparation d'engins explosifs en vue de leur utilisation. Les cinq accusés présents à la barre nieront un par un les chefs d'accusation retenus contre eux à l'image des deux fils du plus vieux kamikaze de l'ex-GSPC qui déclarent avoir eu contact avec leur père à trois reprises au cours de l'année 2006 pour “l'inciter à déposer les armes pour pouvoir bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale”, dira son fils aîné au juge. “Mais vous avez agi de votre propre gré sans avertir les services de sécurité”, réplique le procureur. “Les services de sécurité étaient au courant de ces démarches”, répond l'accusé qui reconnaît toutefois que son père a non seulement refusé de se rendre, mais il lui a demandé de le rejoindre au maquis de l'ex-GSPC. “Mais j'ai refusé”, clame-t-il. Son jeune frère, qui a été expulsé de l'Espagne en juin 2008 après avoir été arrêté par la police espagnole, affirme lui aussi que son père refusait l'offre du président de la République “en dépit de l'insistance de toute la famille”, dira-t-il. “Mon père a commis l'attentat pourquoi vous voulez que ses fils payent à sa place”, indique son frère au juge. “Non, vous étiez là uniquement pour les chefs d'accusation retenus contre vous dans cette affaire”, répond le procureur qui rappelle à l'assistance que “Rabah Bechla a touché à la vie des dizaines de personnes comme il s'est attaqué à un symbole de la paix mondiale qu'est l'ONU”, précise le procureur. Les deux autres personnes étaient accusées d'avoir transporté la famille Bechla à Ouled Ameur pour rencontrer le vieux kamikaze dont un est accusé d'avoir procédé à des réparations sur des produits électroniques appartenant à Bechla Rabah. L'accusé et son avocat nieront ces faits. Quant à l'accusé B. A. qui a été emprisonné durant plus de neuf années pour des affaires liées au terrorisme, il dira qu'il n'a rien à voir avec cette affaire. “J'ai toujours informé les services de sécurité sur ces affaires”, dira-t-il tout avant d'ajouter sur un ton ironique : “Je suis devenu comme Hassen Terro.” Rires dans la salle... Le tribunal a également condamné dans une autre affaire de terrorisme l'“émir” de Thénia Gouri Abdelkmalek et son adjoint Bouira Azzedine à perpétuité alors qu'un jeune homme originaire lui aussi de Thénia a été condamné à 3 ans de prison, dont 8 mois fermes, pour avoir fourni des produits alimentaires à un groupe terroriste. M. T.