L'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (Daech/EI) demeure une menace en Afrique du Nord où ses groupes de combattants, même réduits, restent actifs, alerte un rapport de l'ONU, présenté lundi soir au Conseil de sécurité. La Libye, les montagnes de l'Ouest de la Tunisie et le Sinaï en Egypte abritent encore des combattants affiliés à l'EI, souligne ce 8e rapport du Secrétaire général de l'ONU, consacré à la menace que représente cette organisation terroriste pour la paix et la sécurité internationales. "L'EI reste une menace en Libye. Ses combattants sont sans doute moins nombreux mais demeurent actifs dans une vaste zone qui s'étend le long de la côte entre Ajdabiya et Tripoli et, au sud, vers les gouvernorats de Sabha et de Koufra", indique l'ONU. L'EI a attaqué le siège de la National Oil Corporation à Tripoli, en septembre, et le champ pétrolier de Mabrouk en novembre 2018 dans des attaques de grande ampleur, "signe qu'il continue de viser les installations pétrolières", relève ce document. Une partie croissante de ses revenus provient des rançons exigées après l'enlèvement de notables locaux, qu'il a en outre au moins une fois proposé d'échanger contre la libération de certains de ses cadres. Ailleurs en Afrique du Nord, "les montagnes de l'Ouest de la Tunisie abritent peut-être encore un groupe relativement inactif d'environ 30 combattants affiliés à l'EI", alors que les opérations militaires se poursuivent dans le Sinaï contre Ansar Beit el-Maqdes, qui a prêté allégeance à Abu Bakr Al-Baghdadi en novembre 2014, et dont le nombre n'a connu aucune évolution significative depuis début 2018, selon le rapport. Au Sahel, l'Etat islamique du Grand Sahara est une moindre menace dans la région que Jama'a Nusrat al-Islam wa al-Muslimin, le groupe affilié au réseau terroriste Al-Qaïda, avance l'ONU. L'Etat islamique du Grand Sahara, qui dispose de 100 à 200 combattants à Ménaka, Ansongo, Gourma et Tillabéri, est dirigé par Adnan Abou Walid al-Sahraoui. Il a prêté main-forte à Jama'a Nusrat al-Islam wa al-Muslimin dans certaines attaques récentes et entretient des liens avec la criminalité transnationale, se livrant notamment au trafic de pièces automobiles de rechange et à des exploitations minières illégales. Sultan Ould Bady, un chef terroriste malien qui s'est rendu aux autorités en Algérie en août 2018, était aussi mêlé à ces activités rémunératrices, rappelle le rapport. Toujours au Sahel, un autre chef terroriste, Abou Musaab Al-Barnawi, est à la tête de 1500 à 3500 combattants du groupe Province d'Afrique de l'Ouest de l'Etat islamique dans la zone de la triple frontière du bassin du lac Tchad. R. I./Agences