Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a exhorté les officiers supérieurs et l'ensemble des subalternes à prêter main-forte au nouveau directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelkader Kara Bouhadba, dans la sécurisation de l'élection présidentielle du mois d'avril prochain. Lors de la cérémonie d'installation du nouveau patron de la DGSN, qui s'est déroulée jeudi et à laquelle ont pris part tous les chefs de service et les états-majors de cette institution sécuritaire, et durant laquelle M. Kara Bouhadba et M. El-Habiri ont procédé à la passation de consignes, le ministre de l'Intérieur a indiqué que cette nomination intervient à un moment crucial qui nécessite la mobilisation de toutes les forces de sécurité "pour faire face aux menaces tant internes qu'externes". Dans une allocution prononcée au siège de la DGSN, M. Bedoui a appelé les forces de la police nationale à se préparer, dès maintenant, pour réussir ce rendez-vous électoral. "J'appelle l'ensemble des cadres de cette noble institution à se lever comme un seul homme pour faire face à tous les défis et à protéger le citoyen et ses biens. La nomination par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du nouveau directeur général de la Sûreté nationale, Abdelkader Kara Bouhadba, intervient à l'approche d'une importante échéance électorale qui aura lieu au mois d'avril prochain. C'est un enfant de la boîte que vous connaissez tous et qui attend de vous une précieuse mobilisation. Vous devez tous mettre au-dessus de toute considération la sécurité de l'Algérie et ses rendez-vous électoraux", a encore affirmé M. Bedoui. Si, jusqu'ici, on ignorait les raisons de ce limogeage, il n'en demeure pas moins que le ministre de l'Intérieur a donné un avant-goût de la principale mission assignée par le président Bouteflika au nouveau DGSN. Visiblement, M. El-Habiri, qui avoisine les 80 ans et physiquement diminué, ne pourrait pas assurer cette tâche qui s'annonce aussi délicate au vu des développements qu'enregistrent, chaque jour, les fronts politique et social. D'où le recours à un ancien cadre très expérimenté dans la Police judiciaire de cette institution sécuritaire. En effet, M. Kara Bouhadba avait occupé plusieurs fonctions au sein de la DGSN, dont celui de directeur de la Police judiciaire (DPJ) à partir d'octobre 2012 jusqu'au mois d'août 2015, date à laquelle il est parti à la retraite. Père de six enfants, diplômé en droit et sciences juridiques, M. Kara Bouhadba avait intégré les rangs de la Sûreté nationale en 1982 avec le grade de commissaire, avant d'être nommé à plusieurs hautes fonctions. De 1984 à 1987, il était commissaire de police, chef de la brigade de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants à la sûreté de la wilaya d'Oran, avant d'assurer de 1987 à 1989 le poste de chef du service régional de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants à Tlemcen. De 1991 à 1994, il a été élu membre du Comité exécutif d'Interpol pour l'Afrique lors de la 60e Assemblée générale de Punta d'El Este, en Uruguay. Son parcours ne s'arrêtera pas là, puisqu'il avait été désigné, en 1992, chef du service relations extérieures à la DGSN, ensuite directeur de la Police judiciaire (1994), directeur de la Police des frontières (1995) et directeur de l'enseignement et des écoles (2001). Du coup, le rappel de cet officier supérieur se veut un gage pour mieux fédérer les forces de police pour une occupation optimale du terrain. Pour rappel, c'est la première fois que la DGSN sera dirigée par un policier, sachant que cette institution a toujours été conduite par des militaires. FARID BELGACEM