Sept gendarmes seront jugés pour torture et maltraitance en octobre prochain devant le tribunal militaire de Blida. C'est un citoyen de Aïn Defla qui a, en effet, déposé une plainte contre eux auprès des autorités militaires de la wilaya de Aïn Defla. Les faits remontent à trois mois, lorsque les sept gendarmes en question se sont présentés au domicile de ce citoyen, âgé d'environ 40 ans. Le soupçonnant d'accointances et de complicité avec des groupes terroristes armés dans cette région encore en proie à une forte activité terroriste, les gendarmes ont prié ce citoyen de les accompagner à la brigade de gendarmerie de leur secteur pour interrogatoire et enquête. Une fois sorti de la brigade de gendarmerie, le citoyen en question n'a pas tardé à dénoncer la torture et les sévices corporels dont il aurait fait l'objet en adressant une correspondance écrite aux autorités militaires de la région de Aïn Defla, dans laquelle ils retracent les faits. Saisi de la plainte, le procureur militaire de Blida a ouvert une information judiciaire et a désigné un juge d'instruction chargé de l'affaire. Ce dernier a décidé de placer sous contrôle judiciaire les sept gendarmes mis en cause. Détenus à la prison militaire de Blida, les sept gendarmes ont constitué un avocat pour leur défense. Il s'agit de Me Mustapha Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNPPDH) et néanmoins président du mécanisme ad hoc sur la question des disparus. Jusqu'à hier, et en attendant la comparution des sept gendarmes incriminés devant la justice militaire, l'affaire en est à son point mort. En ce sens que les gendarmes nient toujours avoir exercé un quelconque sévice ou maltraitance sur le citoyen plaignant de Aïn Defla qui, quant à lui, persiste et signe en affirmant avoir subi “des coups de poing et des tortures dans la brigade de gendarmerie”. C'est, par ailleurs, la première fois qu'une affaire de torture est prise en charge par la justice algérienne contre un corps de sécurité relevant de l'Armée populaire nationale (ANP). NADIA MELLAL