En prévision du déplacement d'une délégation économique algérienne à Ouagadougou durant le premier trimestre 2019, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, en collaboration avec l'ambassade de la République du Burkina Faso en Algérie, a organisé, hier, une journée d'information sur les opportunités d'affaires et de partenariat entre l'Algérie et le Burkina Faso. Cette journée qui s'est déroulée à la salle Dar El-Djazaïr, au Palais des expositions (Safex), visait à passer en revue les différentes questions liées au développement des échanges commerciaux et des possibilités d'investissement et de partenariat entre les opérateurs économiques des deux pays. Lors de cette journée rehaussée par la présence de l'ambassadeur du Burkina Faso, Dominique Djindjire, le représentant économique de l'ambassade a dressé un tableau exhaustif du marché burkinabé. À travers sa communication, le représentant de l'ambassade a permis aux opérateurs algériens présents d'avoir une meilleure visibilité sur les opportunités offertes par le marché burkinabé. La croissance du Burkina Faso a atteint 6% en 2018, et ce pays vise le chiffre de 7,7% à l'horizon 2020. Cette croissance est due essentiellement à l'agriculture. En effet, le Burkina Faso est un pays à vocation agricole à 80%. Le Burkina, membre de la Cédéao et de l'Uemoa, affiche, cependant, de faibles relations avec l'Algérie. Le volume des échanges entre les deux pays durant l'année 2018 s'est établi à 1,5 million de dollars constitué en majorité d'exportations algériennes. Ce qui est insuffisant, selon les présents à la rencontre d'hier. L'exposé du représentant économique de l'ambassade du Burkina Faso a révélé le large éventail du potentiel du marché burkinabé. Il s'agit, entre autres, de l'agriculture et de l'élevage, de la transformation agroalimentaire, de l'industrie et des mines, et du tourisme. Le pays est demandeur de semences agricoles et de produits phytosanitaires. Outre toutes les opportunités existantes, les opérateurs algériens ont eu à découvrir le cadre juridique de ce pays qui, comme l'explique son représentant, est très propice à l'investissement. Et ce sont tous ces ingrédients qui ont justifié l'optimisme du président de la CCI de Tipasa quant à l'amélioration des affaires entre les deux pays. Côté opérateurs algériens, c'est la question des droits de douane qui a été la principale préoccupation. En effet, selon Bendjaber Brahim, P-DG du comptoir commercial Cirta, les droits de douane sont élevés et mettent les produits algériens en position de concurrence désavantageuse. De son côté, l'ambassadeur du Burkina Faso, Dominique Djindjire, a souligné qu'il ne faut pas considérer le Burkina Faso séparément, mais plutôt faisant partie de l'une des régions les plus intégrées économiquement, à savoir la Cédéao. Si le Burkina Faso constitue un marché de 20 millions d'habitants, l'espace Cédéao constitue, pour sa part, un marché de 100 millions d'habitants. Saïd Smati