Le ballet incessant d'hommes d'affaires étrangers en Algérie, depuis un certain temps, montre toute l'attractivité économique du pays. Le climat est propice aux investissements étrangers grâce à la hausse des revenus annuels, le contrôle du taux d'inflation, la réduction du taux de chômage à 12,2 % contre 31 % en 1999, le développement croissant du secteur privé et son efficacité reconnue dans la contribution au développement des différents programmes. Dans ce cadre, la récente visite d'une délégation algérienne de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), conduite par son président M. Brahim Bendjaber, à l'invitation de l'Arab-british export club ( Club arabo-britannique d'exportation), a été une autre occasion d'expliquer les grandes mutations qu'a connues notre pays. Au cours de cette visite, M. Bendjaber, président du CACI, a donné une conférence concernant la situation économique en Algérie de façon générale. Il a détaillé, à cet effet, les grands axes des indicateurs de l'économie algérienne, entre autres, la part du secteur privé dans le PIB, le PNB, les besoins de l'Algérie en ce qui concerne les produits industriels qui sont actuellement importés, les besoins du tourisme, le développement de l'agriculture. M. Brahim Bendjaber a souligné mardi, que la participation du secteur industriel dans le PIB ne représente plus que 6 % actuellement alors qu'elle était de 18 % dans les années 70. "Le taux actuel est supérieur à celui des années 70, mais nous voulons faire en sorte que la part du secteur industriel brute soit augmentée de façon significative en essayant de la ramener à son niveau de 1970", dira-t-il. Pour cela, il souhaite l'intervention de l'investissement dans les domaines de la pétrochimie, où il y a énormément de déficit. "Nous avons fait la promotion de ce secteur et mis en exergue les possibilités de réalisation avec la disponibilité de la matière première, le coût de l'énergie qui est très faible, la proximité des marchés européens et arabes, les infrastructures portuaires et aéroportuaires, les infrastructures routières dont nous disposons", indiquera-t-il. M. Bendjaber notera par ailleurs qu'il a été fait appel à "la délocalisation vers l'Algérie d'entreprises britanniques et allemandes et qui sont en train de chercher à réduire les coûts et à continuer leurs activités". Il estime que la Grande-Bretagne est un pays assez ouvert à tous les domaines aussi bien l'industrie que la pétrochimie. Il annonce la venue en Algérie de deux délégations britanniques prévue pour le début du printemps prochain qui prospecteront les opportunités d'affaires dans le secteur du tourisme et de la pétrochimie. Le président de la CACI, estime plus que nécessaire l'augmentation des exportations hors hydrocarbures. "Il faut augmenter notre volume d'exportation. Nous sommes passés d'un peu moins de 1 milliard de dollars en 2005 à un plus de 1,200 milliard à la fin de 2006". Il espère que ce volume atteindra au cours de l'année en cours 9,5 milliards de dollars. D'après lui, pour atteindre ce montant, il faut mettre en place une véritable politique d'exportation, d'abord en direction des pays européens qui sont le marché le plus important pour l'Algérie au regard des accords d'association, mais aussi vers les pays arabes et les pays africains avec lesquels l'Algérie négocie un accord de libre-échange. Il s'agit surtout, selon M Bendjaber, des pays de l'Afrique de l'Ouest. Il révélera avoir discuté avec le représentant de la Chambre de commerce du Niger. "Nous avons exploré les possibilités de coopération et les opportunités d'établir un point de dispatching des marchandises algériennes qui pourraient être dirigées vers les pays du Sahel". Il pense au Mali, Tchad, Burkina Faso, Mauritanie et au Sénégal. Il rappelle que les échanges de l'Algérie avec les pays du Sahel se pratiquent sous la forme de troc. "Nous essayons avec la direction générale des douanes et les autorités algériennes et nigériennes de faciliter ces échanges et pouvoir les augmenter", conclura-t-il.