Les intoxications alimentaires, une problématique qui revient avec acuité chaque été, ont été, hier, l'objet d'une rencontre d'information organisée par le ministère de la Santé qui a invité les autres secteurs concernés par la sécurité alimentaire des consommateurs, à savoir les départements de l'Agriculture et du Commerce. Le constat fait par les différents intervenants montre que beaucoup de choses restent à faire en matière de contrôle de la qualité. Ce qu'un cadre du ministère de l'Agriculture n'a pas manqué de souligner en disant que les services vétérinaires, qui accomplissent de gros efforts sur le terrain de lutte contre les aliments d'origine animale non conformes à la consommation, sont dépourvus de moyens. Mais le constat le plus alarmant est fait par le Dr Boughdour et concerne les abattoirs. Selon lui, au niveau national, un seul uniquement répond aux normes. “Le reste, à l'instar de celui d'El-Harrach et d'Alger, est obsolète”. Ce sont des bâtisses très anciennes, indiquera l'intervenant. Il est vrai que les responsables des ministères suscités s'accordent tous à dire que les équipes de contrôle font tout pour mener à bien leur mission, mais il n'en demeure pas moins que la coordination entre les différents services fait défaut même si la législation algérienne est des plus exigeantes en matière de préservation de la santé des citoyens. Ceci dit, les équipes, relevant du ministère du Commerce, ont, selon une représentante de ce département, dressé, durant la semaine du 23 au 29 juin dernier et à Alger seulement, 512 procès-verbaux dont 90 sont relatifs à l'hygiène. “C'est énorme pour un laps de temps aussi court”, souligne-t-elle, avant que des responsables du ministère ne donnent des statistiques sur les toxi-infections alimentaires collectives. Les services du département de Amar Tou ont enregistré, depuis janvier dernier à ce jour, 1 865 cas dans 45 foyers. La restauration collective et la restauration familiale, les fêtes, les cantines universitaires occupent, en effet, la première place avec respectivement 60% et 40% des cas. Ce phénomène, qui pose un véritable problème de santé publique, coûtant au secteur de la santé et au Trésor public 4 milliards de centimes, fait, aujourd'hui, l'objet d'un intérêt grandissant des autorités qui préparent un véritable plan de lutte par le biais des différents secteurs. Des textes réglementaires, des lois, et une nouvelle politique sont en gestation au ministère du Commerce pour mener la guerre à l'insalubrité et au manque d'hygiène dans les espaces de vente ou de fabrication des produits alimentaires. Mais ce qui reste à faire cependant, c'est le ministre de la Santé, Amar Tou qui l'a déclaré, hier : la délimitation des responsabilités des secteurs intervenant dans le contrôle de la qualité et la préservation de la santé des consommateurs. Le ministre, qui a affirmé que cette question sera prise au sérieux par ses services, a souligné aussi qu'au niveau de son département, une équipe composée de spécialistes a été mise sur pied pour mettre en place un plan Orsec afin d'intervenir à temps en cas d'épidémie grave. K. D.