La commission de discipline de la Ligue nationale de football amateur a décidé, lors de sa réunion ordinaire de lundi, de reprogrammer le match US Chaouia–AS Khroub à huis clos et d'infliger une amende de 50 000 DA à l'USC. Cette rencontre devait se dérouler samedi dernier, mais elle n'a pas eu lieu en raison du caillassage du bus de l'AS Khroub dans le parking et devant le portail d'entrée du stade. Liberté avait révélé dans son édition de dimanche que le wali d'Oum El-Bouaghi avait demandé jeudi dernier le report de la rencontre, ce que confirme la commission de discipline pour justifier l'absence du service d'ordre le jour du match. "(…) le club USC a joint à son envoi une copie de la demande, datée du samedi 9 mars 2019 de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, de reporter le match à une date ultérieure ; cette demande de report du match des autorités de ladite wilaya a été transmise à la Ligue après les heures de bureau ; considérant ce qui précède, le club recevant (USC) ne peut être tenu responsable de l'absence du service d'ordre ; le caillassage du bus du club visiteur a eu lieu dans le parking et devant le portail d'entrée du stade ; dans le cas où la demande des autorités aurait été réceptionnée par la LNFA dans les délais, le match aurait été reporté", souligne la LNFA. Et d'ajouter : "Les rapports des officiels (arbitre et commissaires du match) la rencontre n'a pas eu lieu ; selon les mêmes rapports, le club recevant (USC) était présent au stade, alors que le service d'ordre et l'ambulance étaient absents ; le club visiteur (ASK) s'est présenté devant le portail (fermé) du stade et dans l'attente d'ouverture, le bus contenant la délégation a été l'objet d'un caillassage en règle par un groupe de personnes. Dans son rapport, le club recevant (USC) dit que le vendredi 8 mars 2019, la veille du match à 22h00, il a été informé par le DJS de la wilaya que la rencontre est reportée à une date ultérieure. N'ayant pas de confirmation de report par la Ligue, il a pris la précaution de se présenter au stade le jour du match ; l'article 47 des règlements du football amateur dispose que le club recevant est chargé de la police du terrain, il est responsable des désordres et du dysfonctionnement qui pourraient résulter avant, pendant et après la rencontre du fait de l'attitude du public, des joueurs, des dirigeants ainsi que des éventuelles insuffisances dans l'organisation du match". Les arguments de la LNFA sont évidemment faux et visent surtout à soustraire la ligue de toute responsabilité dans cette affaire, alors qu'elle est la première responsable, en refusant d'appliquer les orientations du wali d'Oum El-Bouaghi et surtout en décidant de maintenir la rencontre sans consulter la FAF. Des bénévoles qui ne font que les heures de bureau Le président de la LNFA était tout à fait au courant de la demande du wali, il a décidé sciemment de ne pas répondre à ses appels téléphoniques et messages. Il doit assumer toute la responsabilité dans l'agression dont a été victime la délégation de l'ASK. En outre, la LNFA affirme que "le club recevant (USC) ne peut être tenu responsable de l'absence du service d'ordre", pourquoi alors la commission de discipline lui inflige une sanction de huis clos et une amende ? Plus loin, la LNFA rappelle que selon "l'article 47 des règlements du football amateur, le club recevant est chargé de la police du terrain, il est responsable des désordres et du dysfonctionnement qui pourraient résulter avant, pendant et après la rencontre du fait de l'attitude du public, des joueurs, des dirigeants ainsi que des éventuelles insuffisances dans l'organisation du match". Pourquoi dans ce cas-là alors n'avoir pas donné match perdu pour l'USC ? Il est clair que la LNFA, consciente de sa bourde monumentale, a voulu couper la poire en deux et reprogrammer la rencontre à huis clos pour éviter tout dérapage. Pour rappel, lors de la dernière réunion du bureau fédéral de la FAF, la fédération avait demandé aux ligues de s'en remettre à la FAF au sujet des demandes de report émanant des autorités locales. Ces dernières ont le droit du point de vue réglementaire de formuler des demandes de report. "Concernant la programmation des rencontres de championnat, un principe a été retenu, celui de faire parvenir à la FAF toute demande de report émanant d'une autorité locale (wali) pour concertation et prise de décision. Les ligues sont appelées à faire preuve de vigilance en traitant les demandes de report", avait décidé le BF lors de sa dernière réunion le 27 février dernier. Dans un communiqué publié sur son site officiel, "la Fédération algérienne de football (FAF) a condamné fermement les très graves incidents survenus au stade Zerdani-Hassouna, à Oum El-Bouaghi, à l'arrivée du bus de l'AS Khroub, dont l'équipe s'apprêtait à disputer une rencontre de la 24e journée du championnat de la division nationale amateur face à l'US Chaouia". "Le bus de l'équipe visiteuse a été sérieusement endommagé, et les actes de violence ont mis en danger l'intégrité des joueurs et leurs accompagnateurs. La Fédération algérienne de football suivra avec beaucoup d'intérêt les décisions que prendra la commission de discipline de la LNFA sur cette affaire. La FAF veille à ce que toutes les compétitions organisées sous son égide se déroulent dans de bonnes conditions à travers tout le territoire national. Le football doit rester une fête, et tous les actes de violence commis autour des rencontres sont inacceptables et condamnables", a noté le communiqué de la FAF. SAMIR LAMARI