L'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) semble se préparer à une prolongation de son accord d'encadrement de la production, qui soutient les cours depuis le début de l'année. Dans son rapport mensuel publié jeudi à Vienne, l'Opep laisse penser que le marché se retrouvera avec un léger excédent de l'offre cette année si l'organisation continue ses extractions au rythme de février face à une concurrence, en particulier américaine, qui ne cesse d'augmenter sa production. Selon des calculs de Reuters, les 11 pays de l'Opep qui sont parties prenantes à l'accord d'encadrement l'ont respecté à hauteur de 105% en février, ce qui est plus qu'en janvier. Reste que le marché peine actuellement à trouver une direction forte, impacté toujours par les baisses volontaires des exportations de l'Opep, les perturbations liées à la géopolitique en Iran ou au Venezuela, la production record aux Etats-Unis et le risque d'une croissance de la demande en berne avec la faiblesse de l'économie mondiale. Du côté de l'organisation pétrolière, le respect des objectifs est bon. L'Opep a réduit sa production pétrolière de 221 000 barils par jour (bpj) pour atteindre 30,55 millions de barils par jour en février, selon son rapport. "Selon des sources secondaires, la production totale provisoire de pétrole brut de l'Opep s'établit en moyenne à 30,55 millions de bpj en février, soit une baisse de 221 000 bpj par rapport au mois précédent", a déclaré dans son rapport l'Opep. Plus de la moitié de cette baisse est attribuable au Venezuela, où la production a chuté de 142 000 barils par jour par rapport à janvier. L'Opep a baissé sa prévision de demande mondiale pour ses bruts cette année. En effet, l'organisation a estimé que la demande de ses bruts sera de 30,46 millions de bpj en moyenne, 130 000 barils de moins que sa projection de février et moins que sa production actuelle. Parallèlement, l'Opep prévoit que les producteurs non-membres augmenteront leur production de 2,24 millions de bpj cette année, soit 60 000 de plus qu'anticipé précédemment. Ce qui donne plus de crédit au ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, qui laissait entendre le mois dernier qu'il était favorable au maintien des plafonds de production. Le comité ministériel de suivi Opep et non-Opep (JMMC) se réunira en ce début de semaine à Bakou, en Azerbaïdjan, pour évaluer l'état du marché. Saïd Smati