Le comité de surveillance de mise en œuvre de l'accord de l'Opep conclu le 28 septembre dernier à Alger, entériné le 30 novembre à Vienne et consolidé par un accord signé le 10 décembre entre pays Opep et non-Opep, s'est réuni hier à Vienne. L'organisme est composé de représentants de l'Algérie, du Koweït, du Venezuela, de Russie et d'Oman. Au terme de cette rencontre, ces pays affirment éprouver de grandes satisfactions pour ce qui a trait à la mise en application de l'accord dont il est question. La mise en œuvre semble faite de peu de bas et de beaucoup de hauts, à en croire des déclarations formulées par des ministres de pays Opep et non-Opep présents à ce rendez-vous. "Je suis satisfait, je suis optimiste et, comme je l'ai dit, les marchés sont sur la voie d'un rééquilibrage, qui est en train de se réaliser", a ainsi souligné le ministre de l'Energie d'Arabie saoudite, Khalid al-Falih. Le respect de l'accord a été "fantastique", a-t-il ajouté. Et de poursuivre : "Habituellement, les pays hors Opep augmentent leur production pour compenser les baisses volontaires de l'Opep. Aujourd'hui, nous assistons à des réductions volontaires des deux côtés." Environ 1,5 million de bpj de brut ont déjà été retirés du marché, avait-il indiqué la semaine dernière. Les 300 000 bpj restants, à ma connaissance, sont en cours, avait-il dit, rappelant qu'il tablait sur un respect à 100% de l'accord en février prochain. Un respect total de l'accord pourrait réduire les stocks mondiaux de pétrole d'environ 300 millions de barils et les ramener à leur moyenne sur cinq ans d'ici le milieu de l'année. Selon le ministre saoudien, il n'y a aucune surprise jusqu'ici en termes de demande ou d'offre d'autres sources; il n'y a pas de raison pour nous d'affirmer en janvier que nous avons besoin d'une réduction plus importante ou d'une période plus longue. L'Arabie saoudite produit légèrement moins de 10 millions de bpj et a fait savoir aux acheteurs de brut saoudien que des réductions sensibles sont prévues en février. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, s'est, lui aussi, déclaré "satisfait" de l'application de l'accord. La Russie, rappelle-t-il, a abaissé sa production d'environ 100 000 bpj, indiquant que la production russe se situait en moyenne autour de 11,15 millions de bpj, ce mois-ci. Dans son discours d'ouverture à la réunion de Vienne, citée plus haut, Novak a dit que de nombreux pays avaient procédé à des réductions de production plus importantes que ce à quoi ils s'étaient engagés. Et de relever que la Russie prenait de l'avance en la matière, ajoutant que ces baisses avaient été positives pour le marché et qu'il était trop tôt pour évoquer une prolongation de l'accord au-delà des six mois prévus, mais que cela restait une option. Tout le monde constate, note-t-il, que ces accords de réduction de la production de pétrole ont déjà eu un "impact positif" sur les marchés pétroliers. Noureddine Boutarfa a, de son côté, affirmé que l'Algérie avait réduit plus que son quota de baisse de production, soit plus de 50 000 barils/jour. La production pétrolière algérienne actuelle tourne autour de 1,027 million de barils par jour, a-t-il précisé. Boutarfa est revenu, dans une déclaration hier, sur le système de monitoring mis en place, dans le cadre de cet accord, parlant de planning, de délais et de systèmes d'alerte, l'objectif étant d'appliquer au mieux l'accord. Il y aura également un indicateur sur les exportations pétrolières, expliquant que celles-ci feront partie des documents du monitoring. Youcef Salami