Pour le 7e vendredi consécutif, les Tamanrassetis sont descendus massivement dans les rues de la capitale de l'Ahaggar pour réitérer leur volonté de dégager le système et tous ses relais. Cette première manifestation sans Bouteflika avait pour mot d'ordre l'application de l'article 7 de la Constitution stipulant que le peuple est source de tout pouvoir, mais aussi pour se défaire des autorités abhorrées, particulièrement celles chargées de la transition découlant de l'application de l'article 102, à savoir Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaïz et Nourredine Bedoui que les protestataires désignaient par le slogan tronqué des 3B. En réponse aux déclarations du porte-parole du RND qui pariait sur l'essoufflement du mouvement populaire au bout de quelques semaines, notamment après la démission d'Abdelaziz Bouteflika de la présidence de la République, de nombreux manifestants ont pris part à cette marche de raffermissement pour le déchanter et par la même occasion "condamner" les responsables du chaos, et ce, en arborant les portraits de certains d'entre eux en uniforme de détenus. "La justice doit faire son travail", crient-ils en souhaitant l'emprisonnement de toute "la bande de malfaiteurs" dont parlait le chef d'état-major de l'armée. Les écriteaux brandis et les slogans scandés donnent ainsi des signes clairs et lucides sur la détermination inflexible des manifestants qui soutiennent mordicus l'idée de la rupture avec le régime en place et la feuille de route s'articulant autour de la mise en œuvre inconditionnelle de "l'article 2019" que le peuple a constamment scandé : "Irouhou gaâ" (ils vont tous partir).