Sans baisser le ton de la contestation, les Annabis ont usé de leur droit de veto. Par centaines de milliers, les Annabis ont submergé toute la ville en ce Vendredi VI. Fin de la prière, une déferlante humaine a investi toute la ville, pour s'opposer à l'application de l'article 102 et rejeter le système en place. Fidèles au rendez-vous national, les Annabis sont sortis, pour dire «Non» a la demande de l'ANP. Celle-ci qui, selon les manifestants «jusque-là, a observé une position consistant à soutenir le mouvement de protestation pacifique, vient de jeter un pavé dans la mare, avec son appel à demander l'application de l'article 102». Avec des mots amers, des citoyens se sont dit déçus «Nous sommes fiers et forts par notre armée.» «Oui, nous avons demandé son aide, pas la confiscation de la volonté du peuple» ont-ils dit. Réitérant les liens qui les unissent à l'Armée nationale, les manifestants ont scandé «Jeich Chaab Khawa Khawa» avec des banderoles portant diverses revendications, «rejet de l'article «102» et «Bensalah dégage» entre autres. Ironisant leur refus, on pouvait lire «le N° 102 n'est plus en service». «Pas d'effet rétroactif pour 102». Au-devant des revendications, l'application de l'article7, stipulant la volonté populaire. Les manifestants ont scandé «La Li Istiwad Iradet Echaab», «Le peuple est la source de tout pouvoir» et «la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple», lisait-on sur les banderoles. Faisant la lecture de la demande de l'ANP quant à l'application de l'article 102, pour les Annabis, le chef d'état -major, leur a donné l'impression de «soutenir le processus de transition contrôlé par le même pouvoir», chose qu'ils refusent en bloc. D'où, la détermination à la faveur d'une pression, jusqu'à la victoire. «Nous continuerons à manifester pacifiquement», ont-ils crié. Même les positions adoptées par les partis de l'opposition, ont fait l'objet d'un niet: «Qu'ils se la gardent leur position, nous n'avons pas besoin d'eux», ont scandé les manifestants. En somme, la divergence des avis sur la scène politique, ne semble pas impacter, l'ampleur de la mobilisation à Annaba. Une mobilisation qui est, depuis son début, spontanée et indépendante de tout parti ou courant politique. Même si les slogans et les qualificatifs différent d'un vendredi à l'autre, l'objectif est le même. «Changement, départ du système et la IIe république» Les manifestants ont scandé un lot de slogans aux dirigeants, hommes politiques, partis et ceux du cercle présidentiel. Qualifiés avides de pouvoir et dissimulateurs de turpitudes de la pire bassesse «Yarahlou yaâni yarahlou gaâ», ont scandé les manifestants. «Ils ont pillé le pays ces prédateurs, qu'ils dégagent «Nhebtou Lebled ya Serakine», entend ton. Revendiquant leur retrait de toute forme de pouvoir, de responsabilité, de mandat et de charge élective, la foule a scandé «Allah Allah ya baba jina nahiou El Issaba».