Les plaignants saisissent le Conseil fédéral suisse afin, écrivent-ils dans la requête, de "bloquer les avoirs du clan Bouteflika obtenus illicitement". Deux ressortissants algériens, installés en Suisse, l'avocat Lachemi Belhocine et le docteur Aïssa Boudrama, ont pris l'initiative de déposer une requête auprès de la Confédération suisse pour "recouvrer les biens et les avoirs financiers pillés par les dirigeants algériens depuis le jour du soulèvement populaire le 22 février 2019". "La mesure conservatoire que nous demandons a pour but principalement d'empêcher que ces avoirs soient retirés des comptes bancaires suisses pour être virés vers des destinations sans traçabilité", lit-on sur la requête dont on s'est procuré une copie.
Les plaignants saisissent le Conseil fédéral suisse afin, écrivent-ils dans la requête, de "bloquer les avoirs du clan Bouteflika obtenus illicitement"."Il est de notoriété publique, indiquent-ils, qu'en raison du soulèvement populaire en Algérie depuis le 22 février 2019, plusieurs oligarques algériens du clan Bouteflika ont commencé à retirer leurs fonds des banques suisses pour les virer vers des destinations qui échappent à tout contrôle digne de tout Etat de droit", rappellent Me Belhocine et le Dr Boudrama, qui insistent sur le fait que "ces milliards sont en réalité la propriété du peuple algérien qui a été spolié illicitement". Les concernés rappellent également que le Conseil fédéral a, par le passé, déjà bloqué, au moins à 10 reprises, notamment les avoirs de plusieurs pays dont le Brésil, l'Ukraine, la Tunisie, l'Egypte, la Syrie, la Libye, et les fonds Marcos et Mobutu. Ainsi, la contestation mute et passe des marches et des slogans à une autre forme de lutte plus efficace, à savoir inscrire la bataille sur le terrain juridique du droit international. La plus récente, et non des moindres, est celle déposée par l'avocate suisse Saskia Ditisheim, inscrite aux barreaux de Genève, de Paris et de New York et présidente de la section suisse d'Avocats sans frontières, le vendredi 8 mars, devant le tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant de Genève, pour placer sous curatelle le désormais ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a quitté la Suisse le dimanche 10 mars avant que la requête ne soit étudiée. Certains ont même pensé que ce retour en Algérie avait été précipité par cette requête.