Résumé : Faïza apprend que Sadjia venait d'être hospitalisée. Sans plus attendre, elle décide de se rendre à son chevet. Le bébé avait une respiration sifflante, mais était bien pris en charge. Elle relève la tête et croise le regard d'un médecin. -Oui docteur. Cette petite semble si fragile. Il secoue la tête. - Son organisme réagit bien au traitement. Dans quelques jours, elle ira beaucoup mieux. -Vous allez la garder encore longtemps à l'hôpital ? -Le temps de lui faire quelques analyses. Sa toux s'est estompée. Nous sommes plutôt optimistes à son sujet.Rassurée, Faïza passe une main caressante sur la tête de la petite. Elle demeure à son chevet quelque temps, puis constatant que la nuit était tombée, elle s'empresse de quitter les lieux. Dehors, un froid glacial l'accueille. La pluie s'était remise à tomber, et hormis quelques passants pressés, les rues lui semblèrent désertes. Elle marcha jusqu'à la station de bus et attendit un moment. En vain. Un coup d'œil à sa montre lui indiquera qu'il était presque vingt heures. Par un temps pareil, il est inconcevable d'attendre davantage. Elle tente d'arrêter un taxi, mais tous les véhicules qui passèrent devant elle affichaient "hors service". Elle soupire et décide de retourner à l'hôpital, où elle demandera à une réceptionniste l'autorisation d'appeler son mari. Hichem faisait les grands pas au salon. Depuis son retour du boulot, il ne savait plus à quel saint se vouer. Les enfants rentrèrent l'un après l'autre de l'école et demandèrent après leur mère. Il se contenta de leur dire qu'elle n'allait pas tarder à rentrer. Cependant, plus le temps passait, plus l'inquiétude le gagnait. Jamais encore Faïza ne s'était absentée de la maison sans le prévenir. Encore moins en fin de journée. Il prend une cigarette et la porte à ses lèvres sans pour autant se décider à l'allumer. Dans la cuisine régnait encore l'odeur du ragoût que son épouse avait préparé pour le dîner ; sur la table trônaient les épluchures de légumes qui devaient servir à préparer un hors-d'œuvre. Il y avait aussi ce flan à moitié préparé dans une casserole. Faïza avait dû éteindre le feu avant de quitter hâtivement les lieux, en jetant son tablier de cuisine sur le sol. Ne voulant point alarmer la famille, il décide d'attendre encore un peu, avant de passer à l'action. Si son épouse ne rentre pas dans un quart d'heure, il appellera ses parents. Peut-être que quelqu'un est malade ? Mais même dans ce cas-là, Faïza l'en aurait informé ou laissé un petit mot à son intention. La sonnerie du téléphone le fera sursauter. Il s'empresse de décrocher. -Bonsoir Hichem. -Ah ! bonsoir belle-maman. Faïza n'est pas... -Oui. Je comprends, elle ne doit pas être disponible. -Elle est... -En train de préparer le dîner, l'interrompt sa belle-mère. -Oui, c'est ça. -Enfin, j'appelle juste pour avoir de vos nouvelles. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.