Au bout de plusieurs heures d'audition, les frères Kouninef, Abdelkader, Karim, Reda et Tarek, ont été placés, aux premières heures de la matinée d'hier (5h du matin), sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi M'hamed en même temps que le gérant du groupe familial KouGC. Ils ont été ensuite acheminés vers la prison d'El-Harrach. Durant toute cette étape, les concernés ont été assistés par leurs avocats. Mais, la défense des frères Kouninef n'a pas encore eu accès au dossier dans son intégralité, a-t-on appris. Réputés proches de la famille de l'ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les frères Kouninef, entendus dès dimanche dernier au siège de la section de recherches d'Alger du groupement de la Gendarmerie nationale, sont soupçonnés de "non-respect des engagements contractuels dans la réalisation des projets publics, trafic d'influence avec de hauts fonctionnaires et détournement de concessions et assiettes foncières". L'enquête de la gendarmerie a abouti également à une présumée implication dans cette affaire de huit cadres du ministère de l'Industrie qui, à leur tour, ont été placés en détention préventive. L'identité et le poste de ces fonctionnaires du secteur de l'industrie n'ont, pour l'instant, pas été révélés. À la suite de la maladie d'Abdelaziz Bouteflika — un ami de longue date de Kouninef père — la famille Kouninef a tissé des relations étroites avec son frère Saïd qui l'aurait épaulée dans la diversification de ses affaires. Au fil des quatre mandats du président sortant, le groupe Kouninef a étendu son champ d'activité allant des travaux publics, au génie civil, au forage pétrolier, à la téléphonie mobile, à la fibre optique, à l'immobilier et a même touché au secteur de l'agroalimentaire. Peu avant l'arrestation des frères Kouninef, une interdiction de sortie du territoire national leur a été notifiée pour une période indéterminée. Nissa H.