Le gouvernement veut réduire la facture d'importation des kits CKD/SKD destinés au montage des voitures et des kits destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles. Le gouvernement a tenu, mercredi dernier, une réunion au cours de laquelle, le ministre des Finances a présenté un exposé sur les mesures à prendre pour réduire le déficit de la balance des paiements et la préservation des réserves de change à la lumière des résultats des travaux d'un comité composé de représentants des ministères des Finances, du Commerce et de l'Industrie. "Des décisions ont été prises portant notamment sur la réduction de la facture annuelle d'importation des kits CKD/SKD destinés au montage des véhicules de tourisme et des kits destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles, et ce, en veillant au strict respect des cahiers des charges y afférents", indique un communiqué du Premier ministère. Le ministre des Finances a été chargé de formuler des propositions applicables lors du prochain Conseil de gouvernement et relatives aux mesures susceptibles de réduire la facture d'importation des produits électroménagers et électroniques, ainsi que celle des téléphones portables. Pour rappel, le dispositif CKD/SKD a été mis en place pour développer une base industrielle dans diverses filières de production (électronique, électroménager et mécanique), développer la production et la sous-traitance, encourager les opérateurs économiques à élever les niveaux d'intégration et créer de l'emploi. Une soixantaine d'opérateurs économiques émargent à ce dispositif. Dans le même contexte, les ministres des Finances et du Commerce ont été chargés d'élaborer une conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d'importer les véhicules d'occasion. Cette décision signe l'échec de l'industrie automobile, qui a été présentée par les pouvoirs publics comme la locomotive de la relance industrielle. Soutenue ces dernières années par des restrictions des importations de véhicules et par une série d'incitations, l'industrie automobile algérienne repose uniquement sur les importations de kits automobiles assemblés. À l'inverse de ce qui était attendu du dispositif SKD/CKD, les importations n'ont cessé d'augmenter. Selon les Douanes, la facture d'importation des collections CKD, destinées à l'industrie automobile, a atteint près de 3 milliards de dollars en 2018, contre 1,67 milliard de dollars en 2017. Plusieurs experts estiment que ces collections feraient l'objet de surfacturation, ce qui pourrait expliquer les prix élevés des véhicules montés en Algérie, malgré les avantages fiscaux accordés. En 2017, le ministre de l'Industrie de l'époque avait même parlé "d'importations déguisées". Sur un autre plan, l'industrie de l'électronique et de l'électroménager a connu un regain d'activité grâce aussi aux mesures d'encouragement décidées par l'Etat. Le deuxième numéro de la revue Algérie Industrie, éditée par le ministère de l'Industrie, relève que plus de 5 millions d'appareils, tous types confondus, ont été produits en 2017, dont 1,4 million de téléviseurs et 1 million de réfrigérateurs. La filière a exporté pour 100 millions de dollars en 2018, contre 60 millions de dollars en 2017. Meziane Rabhi