Plus déterminés que jamais, ils réclament le changement autant pour l'université que pour le pays à travers un véritable processus démocratique. De l'Université de Bab Ezzouar à la Faculté centrale en passant par l'Ecole nationale polytechnique et bien d'autres grandes écoles, la mobilisation des étudiants demeure intacte malgré le jeûne et les tentatives de déstabiliser le mouvement. Rien n'y fait. Ils seront d'ailleurs très nombreux à marquer ce 12e mardi de la contestation pour clamer et réclamer le changement autant pour l'université que pour le pays dans son ensemble. Karima Boulekraouet, chargée de la communication médias du pôle des étudiants algériens, a assuré : "Nous serons au rendez-vous et en grand nombre. Il n'est pas question de baisser les bras. Cela y va de notre avenir et nous ne lâcherons pas prise." L'étudiante engagée a fait état d'intenses préparatifs, comme d'habitude, pour la marche du mardi porteuse de messages qui s'adaptent à l'évolution des événements de la scène politique. "Il y a des débats et des contacts ininterrompus entre les différentes universités et les grandes écoles pour décider, de manière collégiale, des initiatives à entreprendre et des itinéraires à prendre pour une organisation plus efficace. Nous sommes très nombreux à chaque fois et ce n'est pas évident d'encadrer tout ce beau monde". Le pôle des étudiants regroupe l'ENSTP, l'ESSA, l'ENSV, l'ENSSMAL, l'ENST, l'ISI, l'ENSA, l'ENP, l'Epau, l'Inelec, ainsi que la Faculté centrale. Viennent grossir les rangs, les étudiants de Bab Ezzouar (USTHB), de Tipasa et de l'Institut de Koléa. Un concentré de cette élite montante à laquelle viennent s'ajouter les enseignants de plus en plus visibles lors des marches du mardi, et qui se révèlent d'un grand soutien à leurs étudiants. "Notre mouvement et notre mobilisation ont démontré la volonté de cette jeunesse d'améliorer le niveau de l'université et lui conférer la place qui lui revient et cela ne peut se faire tant que le pays est gouverné de cette manière. Le changement doit s'opérer coûte que coûte n'en déplaise à Gaïd Salah qui n'aura d'autre choix que de se plier aux revendications des étudiants qui rejoignent celles de tout le peuple qui s'exprime à son tour le vendredi", indique un des coordonnateurs du pôle des étudiants. De son côté, Ania Larbi, étudiante à Bab Ezzouar (USTHB), a ajouté : "Nous poursuivons la grève encore cette semaine comme on poursuit la marche qui sera, encore une fois, aussi démonstrative en nombre, mais aussi révélatrice de notre détermination d'aller jusqu'au bout de notre logique. Tout doit changer et cela ne peut se faire que s'il y a un changement du système." Une autre revendication tout aussi significative réside dans ce slogan qui sera porté aujourd'hui lors de la marche : "Non à un Etat militaire, nous voulons un Etat civil", nous livre Meriem Ouzouigh de Polytech en nous donnant rendez-vous, pour aujourd'hui, sur l'esplanade de la Grande-Poste. Ce même rassemblement d'étudiants est aussi annoncé dans plusieurs villes du pays qui ont été témoins d'une mobilisation de teneur égale à celle d'Alger.