La facture d'importation des kits SKD et CKD, destinés au montage des véhicules, a explosé durant le premier trimestre de l'année en cours. Selon les Douanes algériennes, la facture a atteint 920,86 millions de dollars, soit une augmentation de 21,41% par rapport à l'année 2018 où l'Algérie avait importé pour un montant de 758,47 millions de dollars de collections SKD et CKD. Cette augmentation a notamment touché les véhicules de transport de personnes et de marchandises et les pièces de rechange servant à l'entretien des véhicules d'occasion, a indiqué la même source, qui révèle que ces importations de collections SKD ont augmenté de plus de 100%, en atteignant 226,63 millions de dollars durant les trois premiers mois de l'année, contre 105,81 millions de dollars à la même période de l'année 2018, soit une hausse de 120,82 millions de dollars (114,2%). Aussi, cette facture a été marquée par la hausse des importations des pièces détachées servant à l'entretien des véhicules d'occasion, qui se situe à 102,23 millions de dollars, contre 76,70 millions de dollars durant la même période de 2018, soit une hausse de 26,53 millions de dollars (+33,29%). Bien plus, cette tendance haussière a concerné aussi les importations de tracteurs, qui ont atteint 59,17 millions de dollars, contre 46,80 millions de dollars en 2018, soit une augmentation de 26,43%. En revanche, le montant de l'importation des collections SKD utilisées dans le montage des véhicules légers a atteint 694,23 millions de dollars, contre 652,66 millions de dollars à la même période de l'année précédente, soit une hausse de près de 41,6 millions de dollars (+6,37%). Malgré une année (2018) essentiellement marquée par la hausse de la facture d'importation des kits SKD et CKD, le gouvernement algérien n'a pris aucune précaution, encore moins une décision pour rappeler à l'ordre les constructeurs pour miser sur un tissu de sous-traitance à même de contribuer à la baisse des dépenses en devises. On s'en souvient, en 2018, la facture globale des collections CKD-SKD s'était établie à 3,73 milliards de dollars contre 2,2 milliards de dollars en 2017, en hausse annuelle de 1,53 milliard de dollars (+70%), pour le montage de 180 000 unités, tous types de véhicules confondus, en produits finis. Durant la même année, l'Algérie n'avait produit que 4 500 véhicules industriels. Cet état de fait a poussé le gouvernement à prendre, lors de son dernier conseil, des décisions pour limiter les importations afin de réduire le déficit de la balance des paiements et préserver les réserves de changes. Entre autres décisions rendues publiques, la réduction des importations des collections SKD et CKD destinées au montage des voitures touristiques, mais aussi celles destinées à l'assemblage des produits électroménagers, et l'élaboration d'une démarche portant sur les mécanismes juridiques qui permettraient au citoyen d'importer les véhicules d'occasion, c'est-à-dire de moins de trois ans.