Les odeurs insupportables pénètrent, d'après de nombreux témoignages, jusqu'à l'intérieur des domiciles et des administrations. Tous les quartiers du chef-lieu de la wilaya de Chlef sont, depuis plus d'une semaine, envahis par des amas d'ordures qui s'entassent çà et là, rendant ainsi le climat local invivable en ce mois de Ramadhan. "Nous donnons parfaitement raison aux grévistes qui vivent une situation sociale alarmante, voire catastrophique. Ce n'est pas à eux d'assumer les conséquences de cette situation qui est devenue, au fil des jours, quasiment insupportable. Mais ce sont les responsables hiérarchiques et directement concernés qui ont failli à leurs responsabilités qu'il fallait prendre sérieusement en main en temps opportun, bien avant qu'il ne soit trop tard. Comme vous le voyez, tous les bacs à ordures que comptent les quartiers de la commune sont remplis d'immondices et tout autour aussi, attirant ainsi chiens errants, chats et rats entre autres", se lamentent de nombreux citoyens dans la ville de Chlef. Pour les mêmes citoyens, il est impossible de circuler dans les quartiers en question sans se boucher le nez en ce mois de jeûne, en raison des odeurs fétides qui proviennent des déchets éparpillés un peu partout. Les odeurs insupportables pénètrent, d'après de nombreux témoignages, jusqu'à l'intérieur des domiciles et des administrations. "En ce mois de jeûne, nous ne pouvons même pas respirer étant donné que le climat est entièrement pollué et couvert, ce qui est encore grave, par de la fumée qu'exhalent des amas d'ordures. Certains individus croient bien faire et incinèrent quotidiennement des tas de déchets. Nous vivons terriblement cette dramatique situation tous les jours", soupirent des citoyens rencontrés au centre-ville. De leur côté, certains grévistes contactés racontent que leur misère sociale dépasse de très loin celle vécue par les citoyens depuis que la grève en question est déclenchée. "Ce que nous endurons depuis des années dans l'exercice de notre boulot est aussi terrible que personne ne l'imagine. Salaire de misère et dans la plupart des cas versé tardivement, manque d'équipements de travail, et dignité piétinée, bafouée. Bref, c'est une prise en charge sociale pleine de misère que nous vivons au quotidien depuis bien longtemps. Seul ce mouvement de protestation que nous observons pourrait, peut-être, nous rendre l'espoir que nous attendions. En tout cas, nous ne reculons devant rien jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications", confirment certains grévistes. AHMED CHENAOUI