Les Algériens de France et du monde sont mobilisés pour soutenir leurs compatriotes en Algérie et demander une transition démocratique dans leur pays. "Cette transition exige de renouveler le personnel diplomatique en France et dans le monde et de prendre les mesures nécessaires au sein des services consulaires à l'étranger afin de garantir le bon déroulement et la transparence de l'élection présidentielle qui ne pourra en aucune manière se tenir le 4 juillet prochain", explique le collectif qui a organisé le premier rassemblement de la diaspora à la place de la République, le 17 février dernier. Sa cible principale est l'actuel ambassadeur d'Algérie à Paris, accusé d'être un représentant du système et non de l'Etat algérien. "En soutenant la candidature de M. Bouteflika à un 5e mandat, alors que les Algériens sortaient massivement dans la rue le 22 février dernier pour rejeter cette option, Abdelkader Mesdoua, ambassadeur d'Algérie en France, s'est discrédité aux yeux des Algériens de France. Il s'est disqualifié en étant le représentant d'un clan, celui du président déchu, et non celui de l'Etat algérien et de son peuple. Il n'est donc plus digne de représenter les Algériens de France et ne présente plus les garanties de neutralité exigées pour l'organisation de futures élections libres et transparentes", ajoute Debout l'Algérie. Il faut savoir que les consulats d'Algérie en France viennent de clôturer la révision exceptionnelle des listes électorales en prévision du scrutin présidentiel annoncé pour le 4 juillet prochain. De son côté, l'ambassadeur, dont le rappel a été annoncé à maintes reprises ces derniers jours, semble poursuivre normalement ses activités. Il a assisté avant-hier, au siège de l'Unesco à Paris, à la célébration de la Journée internationale du vivre ensemble, en présence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Rachid Beladehane. Habituellement, Abdelkader Mesdoua rend compte de toute son actualité sur Twitter, mais l'accès public à son compte est suspendu depuis quelques semaines. Il n'a également pas réagi aux affaires de violences et d'emplois au noir, révélées par la presse française dernièrement. Le quotidien français Le Parisien a publié, avant-hier, un article qui révèle l'implication de l'ambassade d'Algérie à Paris et du consulat algérien de Pontoise (région parisienne) dans de graves affaires portant sur des violences sur le personnel et des infractions au code du travail. Le montant des indemnisations décidé par la justice française s'élève à 220 000 euros. Mais les représentations diplomatiques algériennes ont refusé de se conformer à la décision des juges. Les affaires dévoilées concernent trois employés. Le premier, Abdelkrim, 53 ans, est un ancien chauffeur licencié abusivement par l'ambassade en 2013 et dont les heures de travail supplémentaires n'ont jamais été comptabilisées. Les prud'hommes ont condamné son employeur à lui verser un dédommagement de 100 000 euros, une somme qu'il attend toujours. La seconde victime, Anis, 37 ans, a obtenu, quant à lui, 70 000 euros pour travail dissimulé et "manquement à l'obligation de sécurité" au consulat de Pontoise. L'employé a également déclaré avoir été étranglé par le vice-consul, qui lui faisait subir un harcèlement moral, avant de le licencier en 2016. Une femme, qui travaillait aussi au consulat de Pontoise, a également fait valoir son cas devant la justice pour cause de licenciement abusif. La justice lui a octroyé 50 000 euros d'indemnisations, Mais elle n'a, elle aussi, toujours pas été payée. "La République d'Algérie refuse de payer et se retranche derrière son statut d'Etat souverain et une immunité d'exécution", a indiqué l'avocat de deux des trois victimes au Parisien. L'ambassade d'Algérie en France n'a pas réagi aux révélations la concernant. Il est à rappeler que l'accès du public au compte Twitter de l'ambassadeur, Abdelkader Mesdoua, a été suspendu. S. L.-K.