L'ambassade d'Algérie à Paris et des consulats algériens en Île-de France ont été condamnés par les prud'hommes et la Cour d'appel de Paris pour non-respect du code du travail sur le sol français et des violences sur les employés. L'Etat algérien refuse de dédommager les victimes, selon le journal français Le Parisien. Le montant de l'indemnisation impayée est estimé à près de 200 000 euros. La réaction des autorités françaises intervient quelques jours après la publication d'une vidéo sur le net, mettant en avant le consulat d'Algérie à Paris agresser des ressortissants algériens amassés devant le siège de l'enceinte diplomatique. Un incident qualifié de « grave et d'inadmissibles sur le sol français » par les médias français et les Algériens résidents en France qui se « disent outrés et excédés par un tel comportement venant de diplomates censés nous protéger », selon certains témoignages collectés par la même source. La vidéo mise en ligne montrant la médiocrité et la bévue du consulat d'Algérie à Paris a mis à mal les autorités algériennes qui n'ont pas encore réagi à cette histoire. De leur côté, les autorités françaises n'ont pas tardé à réagir et prendre les mesures et les sanctions nécessaires à l'encontre de l'ambassade d'Algérie à Paris et plusieurs consulats de la région île-de France. « Ils viennent en tout cas d'être condamnés à plusieurs reprises ces derniers mois pour non-respect du Code du travail sur le sol français, dans son ambassade à Paris ainsi qu'au consulat de Pontoise (Val-d'Oise). Mais les victimes n'ont jamais touché le moindre centime de dédommagement. L'Algérie se retranchant derrière son statut «d'Etat souverain », lit-on sur le journal français, publié avant-hier sous le titre controversé de « Licenciements abusifs, violences… les ardoises de la diplomatie algérienne en France ». Pour édifier son texte, le journal français a évoqué plusieurs témoignages de victimes ayant eu gain de cause après avoir été congédiées et poussées violemment à la porte, ces derniers jours. En dépit des preuves consolidant la véracité des faits et le degré de l'acharnement de l'ambassade d'Algérie en France sur ses employés, l'Etat algérien reste de marbre et refuse d'indemniser ces personnes et s'acquitter de la somme de 200 000 euros. Cette amende devant dédommager les victimes a été instruite par la Cour d'appel de Paris qui a jugé « inacceptable » les pratiques illégales utilisées par l'Ambassade d'Algérie sur son sol. Cette instance a pris acte de punir le corps de la diplomatie algérienne après le dépôt de plusieurs plaintes par les plaignants, victimes d'une politique de « dénigrement et de discrétisation » de la part de la représentation diplomatique algérienne en France. Le Parisien a publié dans son édition d'avant-hier plusieurs témoignages, soutenant la gravité des faits. « Abdelkrim a 53 ans. Ce père de deux enfants, vit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il est conducteur des « officiels » au sein de l'ambassade d'Algérie depuis 1990. Fin 2013, juste après un changement à la tête de cette administration, il est mis à pied, sans sommation ni explication. Après trois mois sans salaire il est rappelé, juste pour être licencié », relève la même source. Après plusieurs années de services, le quinquagénaire a été renvoyé et vit avec 500 euros par mois. Une histoire similaire est arrivée à Abdelkrim qui « travaillait souvent plus de 15 heures par jour, ses heures supplémentaires n'étaient pas comptabilisées. Mais il recevait pour cela un versement de 400 euros tous les mois depuis son embauche directement sur son compte bancaire. Sans que cette somme ne figure sur sa fiche de paye. Et donc sans que l'Algérie ne paye les charges. Une fraude à l'Urssaf généralisée », écrit le journal français qui a énuméré dans son texte les différentes infractions commises par la représentation diplomatique algérienne en France. Consultant un expert pour connaître la procédure à suivre en cas de ténacité de la part de l'Etat algérien, le journal français a rapporté l'explication de maître Bijar Acar, qui a souligné qu'«en dépit des faits et des décisions, aucune procédure ne serait jamais entamée et c'est le citoyen français qui devrait payer pour l'Etat algérien». Cependant, les autorités françaises peuvent sévirent étant donné que « la fraude est généralisée à l'Urssaf, et disposent néanmoins d'un moyen de se faire rembourser par la République algérienne, en gelant des avoirs algériens sur le sol français», rapporte la même source.